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The Raid 2: Berandal (2014)
9 juillet 2014
Publié par le The Raid 2: Berandal (Gareth Evans, 2014)
C’est rarement gagné d’avance quand, peu de temps après la sortie d’un film somme toute honnête ayant connu un vif succès d’estime auprès des amateurs, une suite est annoncée. Ca sent le cash-in facile, l’opportunisme, la volonté de faire du profit sur un nom encore frais dans la mémoire collective.
The Raid 2, ça avait toutes les raisons possibles d’être un navet nageant dans la redite, le premier film étant sympa, excellent dans son action mais sérieusement bancal sur sa progression, son scénario, le developpement de ses personnages et presque tout le reste en fait. Un excellent film à bas budget en résumé (1.000.000$). Cette suite, aussi incroyable que cela puisse paraître, gomme quasiment tous les défauts du premier jet.
Le budget est quatre fois supérieur au premier film, et ça se sent réellement. La photographie est bien meilleure, les décors plus nombreux, recherchés, les scènes d’action beaucoup plus diversifiées et la réalisation touche de près le top de ce qui peut se faire dans le genre du coté asiatique. Vraiment, la forme gagne en contours et c’est ce qui manquait au premier film.
Là où les choses s’améliorent significativement, c’est pourtant au niveau de l’intérêt global passé les scènes d’action. The Raid premier du nom n’était qu’un beat’em all cinématographique, certes maîtrisé, mais laissant quand même une impression de coquille vide dans son ensemble. C’est dur, ça castagne, mais au fond, pas de surprise, c’est creux. L’intrigue de Berandal n’est certainement pas novatrice ni excitante, mais suffisamment recherchée pour enfin donner du relief aux personnages: les enjeux sont enfin posés, le héros ne lutte pas inutilement contre une horde de sagouins « parce qu’il doit le faire », les méchants ne sont pas méchants juste parce qu’ils viennent de la té-ci, non, l’ambition est un peu plus haute.
Suite directe du premier film, Berandal est une histoire de vengeance avant tout, dans la plus pure tradition des films d’action asiatiques, les combats s’enchaînent et si le scénario n’est qu’un prétexte une fois de plus pour laisser parler les poings (et les pieds), il se laisse cette fois suivre avec intérêt, ce qui n’était certainement pas le cas du premier film. L’action, parlons-en, vous ne trouverez pas meilleur dans la catégorie Arts Martiaux avant un bon moment, et vous n’avez pas vu meilleur non plus depuis sûrement quelques années: ça envoie véritablement du bois, en pleine gueule, certainement surréaliste mais jouissif à un point indescriptible.
Les chorégraphies sont brutales, directes, sans fioritures, et suffisament inventives pour qu’on se souviennent de presque chacune. Le premier volet ne faisait pas dans la dentelle et s’est fait repérer pour cette raison, dites-vous que sa suite met les bouchées doubles et se targue en plus de ça d’être beaucoup plus lisible et diversifiée. Tout cela méritait-il pour autant 2h30 au compteur pour en arriver à son but ? Certainement pas non, le scénario aurait pu gagner à être raccourci à certains endroits, mais comme dit plus haut, l’intérêt s’en retrouve également décuplé, on a le temps de respirer, et savourer un peu plus les moments d’action quand ceux-ci prennent place, point qui manquait au premier volet mais n’était pas non plus un gros défaut, le film misant tout sur son rythme excessif.
Berandal est donc une suite réussie, qui enterre effectivement le premier volet sur quasiment tous les points. Cet épisode perd en intensité ce qu’il gagne en intérêt et c’est tant mieux en ce qui me concerne, on est cette fois en face d’un vrai film, et moins d’une démonstration de katas d’1h30. La durée divisera sûrement beaucoup de spectateurs, mais je n’ai pas vraiment de doute sur l’accueil global qu’il recevra: Berandal est objectivement bien meilleur que Redemption, et pour un film d’action, ça mérite d’être surligné avec trois fluos différents.
Rosetta, 18/07/11
21 septembre 2011
Publié par le Rosetta ! En voilà un groupe qu’il est bon, et dont ni Colossalvoid, ni Halkeron, ni moi ne vous avons encore parlé. Bizarre, ça… mais ça viendra ne vous en faites pas !
Ainsi, même si le concert dont je vais vous parler a déjà quelques semaines au compteur, un petit live-report me semble une bonne entrée en matière à Rosetta. En deux mots, de quoi s’agit-il ? D’un groupe américain de sludge (et aussi un petit peu post-rock) dont les chansons traitent de l’espace et du cosmos. Un intérêt qui ne se ressent pas que dans les paroles mais aussi dans la musique, avec un aspect souvent aérien malgré les riffs méga plombés et la voix particulièrement hurlée.
Donc, en ce lundi soir, c’est parti pour une soirée bien hipster, entre connaisseurs. Il va sans dire que la majorité du public présent se retrouvera, cinq jours plus tard, au concert des excellents Neurosis. Pas mon cas, hélas.
Après avoir retrouvé l’ami Halkeron et Vivi (une bourgeoise sludgeuse sur laquelle il y aurait beaucoup à dire, mais dans un autre article, promis), et après nous être restaurés, nous pénétrons en cette petite salle parisienne, très conviviale au demeurant, qu’est le Klub. On a bien fait d’arriver en avance, la salle se remplira sans discontinuer. Vu la notoriété du groupe dans le genre, la rareté de ses passages en France et la capacité de la salle, nul doute qu’on va être de plus en plus serré. Et en effet, la marge de manœuvre dont moi et mes camarades disposeront se réduira au fur et à mesure des quatre groupes qui vont se succéder ce soir-là.
On attaque sous les meilleurs auspices avec Zéro Absolu ! Un one-man band venu d’Annecy, plus franchement orienté post-rock. Et notre homme d’assurer toutes ses compos tout seul, un instrument après l’autre, en enregistrant des boucles instrumentales, comme un véritable homme-orchestre. Comme je pense qu’une vidéo vous parlera plus, voici (je précise toutefois que cette vidéo n’est pas celle de ce lundi soir mais d’une autre date) :
Il paraît que c’est une pratique pas si isolée que ça, mais c’était la première fois que je voyais cela. J’ai été séduit par ce procédé, on pouvait vraiment apprécier la montée en puissance des compos, très solides au demeurant. Je ne me suis pas encore procuré les albums du monsieur, mais c’est prévu, et dans un avenir trèèès proche !
Deuxième groupe : Lost In Kiev ! Encore des français ! Officiant dans le même style, ils s’emploient à nous faire passer un bon moment et s’en sortent bien. Chaque morceau contient ses bons moments, et même si je décroche parfois, l’intervention de Mike Armine, vocaliste de Rosetta, achève de me convaincre. La moins bonne première partie à mon sens.
Alors que la foule commence vraiment à se faire compacte, que je squatte les premiers rangs depuis le tout début de la soirée avec un mal de dos qui s’intensifie, s’installe sans tarder City Of Ships. On commence à entrer dans un registre plus violent et hardcore, les compos charclent sévèrement, le vocaliste aussi, quelques pogos éclatent. Le son est clair, puissant, de qualité. Et même si je n’avais pas du tout écouté le groupe avant, j’apprécie quand même la musique proposée et m’échauffe un peu les cervicales avant LA tête d’affiche !
Dernier changement de matos, dernière attente. Je piétine, la salle est remplie jusqu’à la masse critique, l’impatience monte, des bourrés mongoliens lancent « alors ça vient ? on a pas le temps ! on est pas là pour cuire des haricots ! » , et autres preuves d’intelligence. Si vous lisez ces mots par hasard : allez vous faire foutre (décidément mes live-reports se transforment en règlement de compte).
Bref, Rosetta arrive sous les hourras. Les setlists du groupe américain sont souvent variables, donc on ne sait pas trop à quoi s’attendre. Mais mon sang ne fait qu’un tour quand je reconnais « Red In Tooth And Claw », issue de l’album « Wake / Lift ». Pour commencer le concert, y’a pas mieux, et l’assistance headbangue comme un seul homme.
Le gros point fort de ce concert, c’était indéniablement la proximité avec le groupe. On peut pas faire mieux dans le domaine. Mike Armine qui vous gueule dessus à bout portant, fendant la foule, allant jusqu’au fond de la salle, revenant, slammant, c’est assez magique. Les vagues pogotiques se déchaînent par instants dans un certain chaos. On manque même de renverser le laptop d’Armine dans tout ce bordel. Niveau setlist, pas tellement de surprises en fin de compte : pas de morceaux du premier album, beaucoup d’extraits du dernier, dont « Release », avec la voix claire du bassiste. La grosse surprise est quand même arrivée en fin de concert, au moment du rappel : alors que tout le monde s’attendait à « Wake », Rosetta nous sort « Monument » ! Une rareté live qui fait bien plaisir. C’est une salle surchauffée et un Mike Armine en sueur, assis au bord de la scène que nous quittons après ce dernier moment de bravoure, pleinement satisfaits par cette très bonne soirée !
(NDLR : j’ai tenté de prendre quelques photos du concert, mais elles sont vraiment piteuses, et je n’en ai pas trouvé d’autres. Donc, va falloir vous contenter de l’affiche pour le moment, navré.)
Morsay: La Vengeance (Truands 2 La Galère) (2012)
Morsay: La Vengeance (Truands 2 La Galère) (2012)
Petite piqûre de rappel avant de parler de ce chef-d’œuvre honteusement oublié à la cérémonie des Oscars 2012, je tenais en premier lieu à rappeler à mes lecteurs qui était l’illustre réalisateur de ce block-buster, à savoir Mohamed Mehadji, plus connu dans le paysage virtuel sous le nom de… Morsay.
Ahhh, Morsay… Sans doute l’une des « personnalités » françaises les plus drôles de ces dernières années. Involontairement, certes, mais drôle quand même. Tout comme Tony Montana, Morsay est parti de rien pour gravir les échelons de la société. A l’inverse, lui n’a jamais vraiment dépassé le statut de vendeur de frites. Initialement commerçant de T-Shirts à la sauvette avec son frère Zehef, Morsay est par la suite devenu une caricature du rappeur moderne, pseudo-podcasteur, membre de la mafia, dealer, proxénète et enfin Réalisateur ! Rien que ça mes amis, hé oui ! Ça vous en bouche un coin pas vrai ? Bref, une véritable réussite sociale. Ce drôle de pingouin aurait très bien pu rester dans l’ombre jusqu’à la fin de ses jours (ou à l’ombre, en fonction des évènements), mais c’était sans compter sur l’aide des Noelistes qui, en Février 2008, s’en prennent avec violence au rappeur suite à la publication de son plus grand hit, « On S’en Balle Les Couilles » (Non non je tiens à vous rassurer, je n’ai fait aucune faute, c’est lui même qui l’écrit comme ça, la preuve en vidéo).
Quelle nostalgie, dire que tout est parti de cette vidéo !
Suite aux attaques et provocations incessantes de cette communauté au bonnet rouge, Morsay pète les plombs, il est « supervénèretaracelapute » comme on dit chez lui, et publie une vidéo qui fera rapidement le tour du net pour s’imposer comme l’un des phénomènes du Web les plus connus de France. La vidéo en question, intitulée « Morsay: Message à Internet » et longue d’une dizaine de minutes, nous montre l’intéressé en compagnie de tous ses amis du quartier (et de personnes probablement soudoyées), remerciant tout d’abord les gens qui le soutiennent (???), puis partant d’un seul coup dans un ballet d’insultes toutes plus improbables les unes que les autres en direction de ses détracteurs. Le vocabulaire du zouave est à peine plus complet que les instructions fournies sur l’emballage des éponges Spontex et se compose majoritairement d’insultes, parfois d’adjectifs, mais pas grand chose de plus, vraiment. Dans les citations les plus connues, nous évoquerons entre autre « J’te shlasse ta race », « Ta race la mère la pute », « Enculé de ta race » ou encore « Nique ta race ». L’individu semble en toute logique très concerné par le pédigrée et n’hésite pas à s’adresser à ses spectateurs en employant le terme de « Bâtards ».
Morsay en compagnie de son gang de rue. Notez la bille rouge, caractéristique des jouets et reproductions d'armes...
Véritable icône montante, Morsay se rend compte que ses pitreries lui apportent une certaine forme de succès sur la toile… Unanimement considéré comme l’un des derniers rebuts de l’humanité, le guignol n’en démord pas et utilisera depuis lors ce semblant de connerie pour s’illustrer dans des vidéos toutes plus provocantes, insultantes et ridicules les unes que les autres. Tout le monde le prend pour un con, mais ça, il s’en fout, il est connu et c’est ce qu’il veut ! Morsay se sera fait de nombreux ennemis sur la longue route du succès (ironie, ironie…), de la communauté Noeliste au rappeur Heenok Beauséjour, en passant par Marine Le Pen, cette dernière ayant d’ailleurs collé un procès sur le dos de son ami Cortex pour insultes et diffamations. En bref, le petit monde de Morsay tourne uniquement grâce à sa mauvaise réputation et sa crédibilité proche du néant. Reconnaissons lui tout de même un sacré sens de l’imagination, le gus nous surprenant toujours depuis plus de 4 ans dans ses projets de conquête du monde. Dernières idées en date ? Morsay Président, et celle qui nous intéresse le plus ici, Morsay Réalisateur !
Non non, ce n'est pas la nouvelle campagne des Restaus du Cœur, mais juste Morsay et son ami Cortex dans leur boutique de Clignancourt.
C’est l’heure de la review, disséquons ensemble les dessous du film le plus choquant, le plus controversé, le plus remarquable, le plus surprenant et le plus haï de ce début d’année 2012 (rayez les mentions inutiles). Ça commence fort avec une introduction réalisée sous Sony Vegas Pro, une police Sci-Fi affiche le titre ainsi que sa team d’élite sous fond d’un classique de Zehef, qui nous accueille par un « Wai Wai Wai ! Ze-Ze-Zehef ! ». Hum.
L’intrigue démarre dans un parc, Morsay est assis sur un banc en compagnie de Zehef et l’un de ses potes, s’insultant joyeusement de « braqueurs de merguez » et autres familiarités liées aux trafics du « gang » de « voyous », quand apparaît soudain une brigade de policiers en inspection de routine. Les deux frères décident de tenir tête à la police sans raison apparente, et là, c’est le drame: une véritable vendetta orchestrée par Steven Seagal éclate contre les forces de l’ordre, Morsay et Zehef sont dès lors rapidement mis sous détention pour violences sur agent. Persuadé d’avoir été pris comme cible par un flic véreux, Morsay sort de prison avec pour seul but de se venger de celui qui lui a tendu un piège. Zehef, quant à lui, prend du recul par rapport à ces évènements et aspire à une vie régulière, souhaitant créer sa propre marque de vêtements, « Truands 2 La Galère », et gagner sa vie de façon honnête… Mais c’était sans compter sur son frère qui enchaînera les coups foireux et s’attirera des embrouilles incontrôlables pour un petit truand de son espèce…
Le film se lance sur une touchante scène d'amitié et de fraternité.
Voilà pour le scénario. Là comme ça, vous imaginez sûrement un truc cool, croisement entre Scarface / La Haine, mais en fait non, c’est tout l’inverse, c’est même inimaginable je vous assure. Premièrement, la réalisation… Quelle réalisation mes amis. La Vengeance est de toute évidence un film bas budget, malgré les annonces de 65 millions d’euros dépensés (qui sont aussi vraies que les rumeurs sur la sexualité de Jean-Pierre Pernaut). Mise au point floue, caméra hésitante et tremblante, faux raccords, effets spéciaux (coups de feu) réalisés à l’aide d’After Effect, piste sonore mal balancée et régulièrement saturée (interview du juge par une journaliste: « AWOUBOUHAWHOBUHA verdict définitif ? AWOUBUBUBUH-ci beaucoup madame la juge« )… Le tout mélangé à des acteurs médiocres, vraisemblablement sélectionnés faute de mieux, et vous obtenez un film à peine plus professionnel qu’une pub pour le ketchup Heinz. Ici, point de perches micros dans le champ, il n’y en a pas, tout a été enregistré avec un Blackberry. Flûte alors, moi qui m’attendait à rire de ces détails comme je l’ai fait devant Black Dynamite, la déception fût rude. La bande-son ne fait qu’aggraver les choses, n’étant pas un grand amateur de Hip-Hop mais néanmoins de bonne musique, je pense, malgré mes lacunes, être en mesure d’affirmer que la quasi-intégralité du film nageait dans un énorme océan de merde, et c’est peu dire. Un Tsunami de mauvais-goût, de productions infâmes et de rap haineux. Vous voyez, on est déjà bien loin de La Haine.
Morsay au supermarché... La discrétion, c'est son rayon !
Parlons du script et des dialogues, sans doute le point le plus intéressant de tout ce joyeux bordel (ou pas). La Vengeance constitue une sorte de palmarès du grand n’importe quoi. Incohérent, grossier, ridicule et parfois incompréhensible, le film regorge de répliques croustillantes que l’amateur des Monty-Phyton ne saurait renier. S’enchaînent alors des scènes d’une absurdité incroyable, la plus connue étant probablement celle du tribunal: « Vous avez un regard bien énervé monsieur ! Comment qu’on dit chez vous ? … Ah oui, voilà. Vous avez un regard bien ZEHEF !« . Dans les grands moments forts, je pense également à cette fameuse scène où Morsay passe la nuit chez l’un de ses camarades de cité. « Putain comment vous puez des pieds les mecs un truc de ouf ! On dirait que y’a un rat crevé dans tes pieds ! Non mais vous vous lavez desfois sans déconner ?« … De la poésie moderne
chiéecontée par un cœur lourd et désespéré. Désespéré, tout comme Zehef, qui contre toute attente se révèle être le seul personnage un tant soit peu appréciable du film. Habituellement trois fois plus con que son illuminé frangin sur leurs vidéos de famille, le bougre s’avère fort attachant, comique, et presque convaincant dans son rôle de Grand Frère de l’Extrême. C’est également le seul « acteur » du film semblant doué de logique, ce qui n’est pas rien dans une fiction aussi surnaturelle !La technique de Morsay pour terroriser ses adversaires ? Les noyer dans la salive.
Pour le reste, le film est entaché de scènes absolument ignobles et inutiles, une bonne moitié de l’action se résumant à la quête du sexe opposé par Morsay (quête qu’il finira inévitablement par échouer soit dit en passant), où lui et l’un de ses affreux glands de compatriotes nous montreront toute l’étendue de leurs atouts de gentlemen. Si vous avez apprécié Hitch, Expert en Séduction, vous pourrez vous passer des conseils de Morsay, Expert en Riendutout, sachez-le. De plus, l’œuvre, que dis-je, cette fresque épique, s’étale sur deux longues heures, deux putains d’heures mesdames messieurs, et les deux génériques combinés ne dépassent pas la minute trente, ce n’est pas une illusion ! Il est évident que le film aurait aisément pu être tronqué d’une bonne heure (voire même carrément deux avec le recul), mais non, toujours plus long, toujours plus con, Morsay en rajoute couche pour ne laisser personne sur sa faim. J’attends impatiemment la version Blu-Ray 1080p Director’s Cut hein, attention, pré-commandée dès l’annonce même à la Fnouc du coin !
Passé l'heure, vous ferez à peu près la même tête que Zehef sur cette photo en regardant La Vengeance.
C’est bien simple, je ne peux que vous conseiller de regarder La Vengeance avec vos meilleurs amis, autour d’une bonne pizza et quelques bières, et surtout un téléphone à portée de main, en cas d’urgence décès ou tout autre effet secondaire dû au visionnage. C’est presque ce que j’ai fait, et j’ai passé un moment, honnêtement, vraiment amusant, quoi qu’infâme et trop long. La Vengeance se range dans le bas du classement « So Bad it’s Good« , de par sa stupidité sans bornes et son amateurisme aigu. Ses répliques cultes, ses incohérences et ses acteurs dignes des plus mauvais téléfilms érotiques vous feront passer un bon moment de rigolade bien gras, sans vous laisser un goût trop amer en fin de séance. On ne peut pas dire que je ne vous ai pas prévenu, c’est mauvais, c’est incroyablement mauvais, vous n’avez jamais rien vu de tel, mais ce film mérite d’être vu ! Ne serait-ce que pour relever un challenge et trouver quelque chose d’encore pire, si cela existe. Néanmoins, si ces deux heures devant la production des Truands 2 La Galère n’ont pas été les plus insupportables de ma vie, je me dois de rester objectif et vous alerter sur un point nettement plus sérieux, à savoir l’absence total de maturité, de sources, et de morale de ce film.
Je vous assure que ces doublages encryptés sont d'origine, aucune modification n'a été apportée. Notez que Sean Paul semble faire une apparition spéciale dans le film ! (sic)
La Vengeance, au-delà de son aspect grotesque, est un film haineux. Une production réalisée par des gamins, ni plus ni moins. Un délire entre potes qui, malheureusement, sera vu par un nombre conséquent de personnes. Les évènements de ce film sont, selon son affiche, basés sur des faits réels, ce qui n’est sûrement pas vrai mais suffit néanmoins à instaurer une très mauvaise image des ethnies / groupes représentés dans ce film. Non, les skinheads ne vénèrent pas tous Hitler. Non, Slayer, The Exploited et Cradle of Filth, présents sur diverses affiches à la fin du film, ne sont pas des groupes néo-nazis. Non, les gens de cité ne sont pas tous des « racailles » pour reprendre une expression bien connue, Morsay ne représente pas une généralité, ce sous-individu ne représente d’ailleurs rien ni personne, et n’a que pour seule utilité d’agrandir la haine infondée et le racisme des gens en France. Ce film est tellement puéril et provocant qu’il pourrait presque servir de propagande au service du Front-National, je pèse mes mots. Mais ça, c’est seulement la fiction, et l’image que La Vengeance donne des quartiers défavorisés. Morsay, tu es un con, et je te chie dessus.
Avis à son fan club ! Shlagetto apparaît dans le film, nous racontant sa bouleversante histoire. Un grand moment.
Sur ce je vous souhaite un « bon » film, en espérant que ces (trop nombreuses) lignes vous auront convaincu de voir en famille cette merveille du cinéma français !
Et en plus de ça, on termine sur une pointe d'humour... C'était pas du luxe.