Archives Mensuelles: juillet 2011

Enter The Void (2009)

Le drugmovie, c’est pas vraiment ma came… J’en ai vu quelques uns, parmi lesquels les fameux Trainspotting (un excellent film) et Requiem For A Dream (exagéré, racoleur, too much, trop dramatique et cliché pour vraiment me plaire).
Voilà qu’il y a quelques temps, Enter The Void, traduit en français par « Soudain Le Vide », pointe le bout de son nez dans le monde du cinéma.
Gaspard Noé, papa dudit long-métrage, avait aussi accouché de Irréversible (que je n’ai pas vu).
Le film a été accueilli comme le messie par beaucoup de webzines français, considérés par ceux-ci comme étant le trip absolu, un film artistique transcendant, je n’ai pas encore trouvé un seul webzine français qui le descend… Ah chauvinisme quand tu nous tiens!

Oscar vit à Tokyo, avec sa sœur, Linda, ils se sont promis après la mort de leurs parents de rester ensemble malgré tout ce qui pourrait arriver… Le Héros, junkie et dealer amateur, gagne son pain en vendant un peu à gauche à droite, sa sœur elle, est gogo danseuse dans un bar japonais. Un soir, un ami lui téléphone pour une livraison au bar « The Void ». Il s’y rend, mais malheureusement, c’était un vilain piège tendu par la police.  Notre héros essaye de s’enfuir, mais nos braves flics bridés le descendent… Voilà que le personnage principal de notre film crève après dix minutes, c’est pas bien joli tout ça… Mais, tada, il flotte au-dessus de son corps, et va suivre sa sœur pour la protéger…

La ligne du film est incroyablement visible, et le réalisateur n’essaye pas d’être subtil. Ce métrage, c’est juste un trip, l’histoire, on en connait déjà la fin après vingt minutes, tous les éléments sont donnés dans des discussions, il faudrait vraiment être bête ou sourd pour ne pas comprendre quel tournant le long-métrage va prendre… « Enter The Void » est long, du haut de ses 2h45… Pourtant, malgré une histoire racontée dans les dix premières minutes, malgré une longueur excessive, le film n’ennuie pas…

Le DMT, c'est pas bon pour la santé.

L’essence du long-métrage, c’est dans sa réalisation. Vous n’avez sans doute jamais vu un truc pareil : la première scène , on voit le héros qui cause avec sa sœur de banalités. Elle s’en va et laisse son frère dans leur appartement, notre ami va essayer du DMT, qui soi-disant d’après un des personnages, libère les mêmes toxiques que la mort.
Et là, le trip visuel et sonore vous éclate à la gueule. Des couleurs, des bruits flippants, des formes, plein de trucs bizarres… C’était donc pas pour rien que les ¾ des fans du film disent sur le net qu’il faut être défoncé pour apprécier Enter The Void… Dès lors, je vous conseille de le regarder sur la meilleure installation possible, les sons et l’image jouent vraiment, je déconne pas, ne le regardez pas sur votre portable dans le train, c’est une très mauvaise idée.

Gaspard Noé prend plein de risques avec sa caméra, et à aussi le don d’utiliser certains flashbacks pour foutre des grosses boules inattendues… Vous avez déjà entendu parler d’un film qui se passe à moitié en plongée ? Tel l’esprit flottant du héros, la caméra virevolte au-dessus d’un Tokyo sous acide, rentre dans les murs, se projette dans des formes… Des sons, des images, et une angoisse latente qui nous suit tout du long. La surprise visuelle ne se tarie pas durant le temps imparti, le film est hypnotisant, on pourrait presque tripper autant que le héros…
Si le film de Noé aurait pu être un chef-d’œuvre, il sort du chemin vers la gloire du panthéon à cause de plusieurs points noirs…

Voilà le cheval pénible du film.

La sœur du héros, que l’on suit pendant une grosse partie du film, est insupportable. Jouée par Paz de la Huerta, femme immonde aussi laide que l’épouse de Jack dans Shining à mes yeux : corps de poupée sur lequel on a posé la tête de Jane Birkin en mode pomme-de-terre (bon, j’avoue que c’est vachement subjectif). Soit, je ne sais pas si c’est elle ou son rôle, mais le personnage de la sœur est totalement repoussant et à autant de charisme qu‘un cul de bonobo…
Je pense que Noé a essayé de créer un personnage malsain et malheureux, le résultat, c’est une espèce d’enfant colérique ou absent dans le corps d’une pute qui participe à des orgies… Vous la verrez sous toutes ses coutures, le film proposant une surdose de sexe, tournant parfois presque au porno tant les détails sont nombreux. La dernière fois que j’avais vu autant de gros plans sur l’intimité des acteurs, c’était dans Antichrist de Lars Von Trier, sans en atteindre le niveau de degueulasseries (heureusement). Regardez-le avec vos potes, seul, au cinéma, mais pas avec votre copine, votre petite-sœur ou votre mamy (sauf si Mamy aime la fête bien entendu).
Les parties où l’on suit la sœur sont sans doute les moins bonnes, tout simplement parce qu’il est difficile de s’attacher à un personnage pareil qui n’a rien de réaliste et qui n’a euh… rien d’attachant ? Les autres acteurs, s’ils ne sont pas aussi horribles qu’elle, sont tous banals et ne soulèvent rien de particulier… Un défilé de personnages ennuyeux dans le monde de Gaspard Noé, voilà qui contraste…

Autre chose : le métrage est lent, parfois à bien, parfois à mal… Notre ami expérimente, et le fait bien, mais l’utilité de filmer un fond blanc qui clignote pendant près de trois minutes ? Certaines prises de risques s’avèrent douteuses, et pas vraiment nécessaires… Parmi le trip, elles sont moindres, mais peuvent néanmoins faire effet de cassure…

Un dernier point dérangeant, ce sont les voix… Acteurs français, acteurs espagnols… Moi qui regarde mes films en VostEn, c’est un vrai calvaire d’entendre des dialogues entiers écorchés par une mauvaise pratique de l’anglais. Ce n’est peut-être que moi, gros difficile que je suis, mais si vous êtes un amoureux des accents anglophones, préparez-vous à saigner.

Gaspard Noé nous a livré un film-expérience… Derrière sa caméra, il fait des prouesses : le trip visuel est époustouflant, accompagné par une bande-son discrète, mais parfaite. Dans votre fauteuil, avec le son à fond, avec une télé de bonne qualité, vous avez beaucoup de chance d’apprécier le voyage qu’il vous propose. « Un artiste essaye de nous montrer quelque chose » proclamait un critique du New-York Times.
C’est exactement ça, il a essayé, et y est presque parvenu… Le sentier vers le chef-d’œuvre obstrué par des acteurs pas folichons, des longueurs inutiles, un scénario grossier et mal dissimulé… Mais le trip sensoriel est réussi, l’expérience est unique, ce qui fait de ce film, un petit chef-d’œuvre en son genre malgré tout.

Cinq clips ridicules !

Il n’y a pas si longtemps, sur ma page d’accueil Firefox, un titre d’article m’a attiré : « Ces stars qui détestent Lady Gaga ». De la part d’un site merdique comme msn.fr (ne vous inquiétez pas, ma page d’accueil est désormais notre bon vieux Google), je me demandais ce qu’ils voulaient dire par Star… Star de quoi ? Du cinéma ? Du Porno ? De la… musique ?
Cela partait en effet de cette dernière option, dommage car Lady Gaga donne du fil à retordre aux acteurs pornos avec ses clips monstrueux où elle exhibe avec plaisir chaque centimètre carré de sa personne.
Eh non, des Stars (aka des grosses putes ou enculés qui font du fric en faisant de la merde) disaient ce qu’ils pensaient de Lady Gaga… Certes,  je ne l’apprécie pas, mais dans le paysage commercial, elle est encore une des seules à sauver de l’apocalypse et de la torture anale à coup de potirons, c’était donc drôle de voir une femme aussi idiote que Katy Perry la critiquer. Selon elle, il est lamentable et peu original d’utiliser des éléments ésotériques dans ses clips pour se faire un nom… Oulalala, qu’elle est vilaine Lady Gaga de mettre un triangle avec un œil dans ses clips, et le petit pentagramme caché dans Alejandro, ouah, voilà la clé du succès…

Enfin, néanmoins, c’était amusant de lire ça venant d’une femme qui n’est capable de pondre que d’énormes bousins loin d’être originaux, surtout quand je pense à sa chanson « Firework », titre niais au possible, disant « que tu dois être toi-même, parce que tu es un feu d’artifice, et que c’est bien d’être différent »… Encore une fois, le message est bien hypocrite, quand on sait que son auteur a sûrement des faux seins, plein de maquillage et du botox plein la gueule. Mais le plus drôle là-dedans, c’est le clip… Le foutu… Clip… Bienvenu dans ce que je pense être, les cinq clips les plus ridicules de ces trois dernières années…

Katy Perry : Firework

La chanson, en gros, n’a rien de particulier, c’est juste une merdasse radiophonique banale, avec un message niais comme on peut l’entendre partout (notamment la hideuse chanson de Ke$ha, « TONIGHT WE WHO R R R RRR R »), c’est juste plat, chiant, et vite oublié… Mais avec ça, il y a un clip, un putain de clip niais comme jamais… Katy Perry, avec sa tête de chien battu qui s’époumone dans son message merdique, et dont les nibards en silicones surchauffés prennent feu et explosent au-dessus d’un balcon. On y voit une petite cancéreuse qui est dans son pieu, mais qui OSE sortir de son lit, et met les pieds dehors! Woah!
Sans compter l’obèse assise près de la piscine, qui a peur d’aller se baigner… Mais comme elle est un feu d’artifice made in China, elle va y aller : elle enlève son bikini, dévoile ses bourrelets au monde entier, et saute dans la piscine, même si Paris Hilton et les nanas populaires de son lycée sont dedans. Ce que la chanson ne dit pas, c’est que ça a créé un tremblement de terre au Japon avec tout ce qui s’ensuit.
Pour parfaire le tout, on a le droit à un homosexuel tout seul sur une banquette pour trois personnes (enfoiré!), qui pleure, mais puisque que c’est le nouvel an, il va oser embrasser un autre gars!
Ouais! Le monde il est beau , il est gentil et c’est Perry qui récolte le blé! Tout est bien qui finit bien!

Rebecca Black : Friday

Véritable phénomène sur youtube, la chanson Friday est über-connue grâce à son absolue médiocrité : une gamine de 13ans qui chante la louange du vendredi, ce jour béni où l’on attend le weekend pour « fêter, yeah » et « fêter yeah! » et aussi pour le « fun, fun, fun yeah! ». Notre amie donne aussi une leçon sur les jours de la semaine en Anglais! Professeur, chanteuse… Elle a tout pour plaire (nan je déconne).
Mais c’est pas tout, sa chanson ultra-merdique est arrivée avec un clip tout aussi drôle. On la voit effectuer toutes les actions qu’elle décrit (elle mange ses céréales, elle se réveille à 7heures, elle attend son bu…voit ses amis!). Le clip est hideux, Rebecca Black avec sa voix auto-tunée de petite catin ouzbèke est couverte de maquillage et ressemble étrangement à un furet malade. Nous avons le droit aux gosses de douze ans qui conduisent une bagnole, à la fille aux dents couvertes d’un appareil titanesque dansant dans une décapotable, à l’inimitable rappeur raté pédophile qui touche des culs de gamines pendant le refrain… Un vrai défile de merde, pire qu’une turista au Mexique, Rebecca l‘ayant bien compris, elle a décidée de retirer son clip de youtube, mais ce truc est toujours dispo en téléchargement!…
Pourtant notre amie a réitéré avec une chanson moins horrible, mais toujours aussi pourrie « My Moment »…

Attack Attack! : Stick Stickly

Des petites pédales mal baisées à mèche qui mélangent électro-emocore, on avait déjà vu… Mais des petits pédales mal baisées à mèche qui mélangent électro-emocore dans une ferme en dansant comme des crabes, c’est nouveau! Le crabcore, vague sur internet est sans doute le summum du ridicule. La chanson est particulièrement atroce : des breaks au piano-transe-gay sortis de nulle part, un chant immonde et niais que même les bisounours ils ont l’air vachement adultes à côté.
Le clip met en scène une nana assez moche qui s’aventure dans une ferme déserte en tirant des sales gueules, et un groupe de jeunes cons en jeans trop serrés avec des coupes de cheveux pourries. On a le droit à la fameuse danse du crabe pendant les riffs tr0ps dark, à la petite course à pied derrière le clavier pendant un inimitable accès de techno mal-foutue… Attack Attack! nous fournit une chorégraphie atroce, mais drôle et épique, la dernière fois qu’on avait vu quelque chose d’aussi pourri, c’était quand des épileptiques dansaient ce truc, la tectobide.

Bullet For My Valentine : Waking The Demon

Bullet For My Valentine, c’est le groupe parfait pour le Kevin qui veut emmerder ses parents avec un gars qui crie et qui est trop mélancolique au collège. Un vrai amateur de musique ne peut que se rendre compte de la médiocrité d’un groupe pareil. Les éléments sont nombreux : niaiserie, chant minable, image qui pourrit tout un genre musical, thèmes bancals, … BFMV a tout d’un groupe pour gamins, d’ailleurs il suffit de voir leur public dans les festivals pour le comprendre.
Pour s’enfoncer dans le ridicule, BFMV et son morceau Waking The Demon (au riff honteusement plagié sur Spirit In Black de Slayer) se pare d’une vidéo des plus lamentables : on y suit un jeune métalleux de merde aux cheveux gras arborant un t-shirt Iron Maiden (comme si c’était pas suffisant de salire Slayer…) qui se fait persécuter par les joueurs de foot populaires de son lycée (on est pas loin de Katy Perry là). Au menu : Kevin reçoit des boulettes de papier dans la gueule, Kevin se fait renverser un milk-shake sur la tête, Kevin se fait trainer dans la douche du vestiaire.
Kevin est vraiment maltraité… *Musique triste de chez Franklin*…
Mais notre ami a un terrible secret! Il tend un piège aux vilains garçons populaires dans la forêt, et se transforme en LOUP-GAROU! Les méchants garçons ont réveillé le démon en Kevin , et ils vont le payer vilainement cher!
Si ça c’est pas du cliché en barre vitaminée ! Une bonne tranche de rire, on dirait une parodie d’un mauvais feuilleton américain passant sur Disney Channel… Sauf qu’ils sont sérieux… Et qu’ils croient à ce qu’ils font… Alala… Rire ou pleurer ? Il va falloir décider!

Bruno Mars : Grenade

Pour finir ce petit top perso, quoi de mieux que de terminer dans la même merde avec laquelle j’ai commencé ? Bruno Mars, petit philippin vivant à Hawaï (ou une connerie du genre) se fait du succès alors qu’il est étonnamment chiant. Ses chansons sont toutes aussi connes les unes que les autres, et pourtant, elles sont là dans le maudit top 40 MTV. Sur ses pages fans, les gens disent que c’est un incroyable artiste pop aux nombreuses influences… Ah bon, bizarre, moi j’entends juste une soupe chiante et mauvaise. Enfin… J’ai écouté ses tubes (via youtube) et c’est mauvais… Just the way you are s’inscrit également dans le registre des hypocrites, The Lazy Song raconte qu’il veut rien foutre de sa journée et qu’il veut rester au lit (cool story bro’), ou Billionaire, exprimant sa soif de fric (ben c’est pas étonnant, il s’en fait du fric avec sa pop-fadasse.)
Une chanson que j’entends beaucoup à la radio (aka dans le métro ou le bus, vu que j’allume jamais la radio par moi-même), c’est Grenade. Super irritante, mal foutue avec un début trop sad de la mort pour soudainement enchainer sur un petit coup lyrique à deux sous… Le refrain hideux où il déclare à sa belle qu’il attraperait une grenade pour elle (avec des chœurs en « Yeah Yeah! ») revient tout le long de cette daubasse irritante.
Évidemment, si je parle de cette chanson, c’est tout simplement que son clip est aussi ridicule. On y voit le petit brun assis sur son pied en train de se lamenter, une photo à la main, disant qu’il l’a embrassé, mais qu’elle avait les yeux ouverts (pourquoi ils étaient ouverts ? POURQUOI ?) avant d’enchainer sur ce refrain de merde, et là, on le voit, tirant un putain de piano avec une corde dans un tunnel d’autoroute, avec un clodo qui le regarde ébahi. Les couplets se passent toujours dans cette chambre sombre avec des torrents de pluie qui tombent dehors, le petit Hawaïen se lamente comme une fillette.
Autre passage amusant : Bruno tire son piano et se fait agresser par dix mexicains en marcel blanc tatoués, Bruno pousse son putain de piano sur un pont… La conclusion, ridicule est pourtant ce que j’espère : si seulement il pouvait se jeter sous un train…

Et voilà…

Et voilà pour mon petit top de vidéos ridicules, j’en ai sûrement manquées, la musique actuelle étant une ressource inépuisable de bêtise… Si vous avez d’autres suggestions juteuses, n’hésitez pas à les faire en commentaire, qui sait ? Peut-être qu’il y a pire ? Peut-être qu’en fait le clip de Rebecca Black est magnifique à côté d’un autre truc encore plus pourri ? Je serais dès lors ravi de faire un second article pour décrire ces pièces de Série Z !

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Duma Key de Stephen King.

Qui à l’heure actuelle n’a jamais entendu parler de Stephen King ? Ecrivain largement adapté au cinéma, King a écrit The Shining, La Ligne Verte, La Brume (The Mist), Dreamcatchers,etc… Donc si son nom vous est inconnu, ça veut certainement dire que vous avez vécu dans une grotte thermique en Atlantide durant ce dernier siècle.
Auteur moderne majeur, la vision de l’horreur de King est vaste et ne se limite certainement pas à un amas de monstres hideux. Ses créatures, bien souvent lovecraftiennes, sont assez personnelles : Ça est un bel exemple. Livre malsain au possible, et aussi l’un des plus appréciés de notre ami du Maine. Mais King ne verse pas que dans l’horreur pure et dure avec son lot de gore, il est très doué dans le low fantasy et dans le drame humain, Carrie en est un bon exemple. King est aussi capable d’impatienter le lecteur en mettant l’intrigue en place, pour un final jouissif, comme le fait Bazaar.
L’Américain écrit énormément, la liste de livres s’élèvent autour des cinquante, plus des recueils de nouvelles à la qualité, ma foi, assez variable. Vous imaginez donc qu’il s’est pas fait chier à écrire cinquante histoires de zombies vampiriques bouffant des petits gosses.

Avant Duma Key, deux bouquins ont été écrits. Tout d’abord Cellulaire : tous les téléphones mobiles du monde reçoivent un appel, à savoir pas loin de 70% de la population (Américaine tout du moins), et presque tout le monde décroche. Cet appelle réduit les interlocuteurs en zombies assoiffés de sang, qui finissent par s’organiser en tribus, forçant les quelques gars qui ont survécu à se débrouiller, et à découvrir le pourquoi du comment… Ce bouquin, bien foutu, bien raconté et bien branlé mais pas original pour un sou : une sorte de Le Fléau mélangé à du Désolation avec un thème moderne… Puis est venu L’Histoire de Lisey… Une histoire d’amour… Un vrai exercice de style, un récit alambiqué… S.King est capable de bâtir de belles relations entre ses personnages, et parfois des trucs complètement banals se lisent avec plaisir sous la plume de ce vieux gars à lunettes.

Eh oui, c'est lui l'auteur de vos cauchemars!

Puis viens Duma Key… Roman se passant majoritairement en Floride, pays du soleil pour les Américains… Le héros est pour le moins étrange : Edgar Freemantle, possédant une entreprise de construction prospère a un accident sur un chantier : son pick-up percute une grue, dans l’accident, le monsieur perd son bras, à sa hanche réduite en poussière et a une fracture à contrecoups au crâne… Lui faisant perdre la mémoire… Crises de colère, rééducation, divorce… Voilà que notre Monsieur quinquagénaire, manchot, partiellement amnésique et colérique se retrouve seul. Son psychologue lui conseille de partir un an, un traitement géographique, et de s’adonner à un hobby… Le dessin pour Edgard… Notre homme part sur Duma Key, et des forces étranges vont lui faire faire des progrès incroyables… mais à quel prix ?
Voilà en gros pour poser le scénario (je ne révèle pas grand-chose, vous pouvez lire ça sur la quatrième de couverture)… Le bouquin est comme l’histoire de Lisey, très humain, même si King n’a pas fait un exercice de style alambiqué pour Duma Key… A vrai dire, le bouquin est parfois vraiment drôle. Tournant au ridicule son héros amnésique dans les premiers moments, qui de colère hurle à sa femme de ne pas rester debout alors que l’homasse, l’ami, le pote est posé dans le coin. Jouant sur l’absurde, l’ouverture du livre ne laisse en rien présager la suite… Il est de mon avis que ce livre serait, narrativement parlant, moitié Histoire de Lisey (tisser des relations, ici une belle amitié, un sens tragique prononcé) et moitié Bazaar (longue mise en place de l’intrigue, et explosion seulement dans le dernier tiers). Stephen King parvient dans le même bouquin à toucher, à mettre une tension, du mystère et de l’horreur. Il n’a jamais fait dans l’heureux et ce n’est pas avec celui-ci qu’il va commencer. Les thèmes du pouvoir de l’art sont bien foutus, et bien traités, malgré quelques petits clichés.

Autant le dire brutalement : ce n’est pas un des meilleurs King, mais loin d’être l’un des pires. Sa qualité est certaine, et son charme tient à plusieurs éléments : personnages attachants, la palme revenant à Jérôme Wireman, ex-avocat qui a eu son séjour en enfer, fonctionnant à grand renforts de citations de bouquins, de musique rock et de ses propres proverbes, ses discours parsemés de bribes d’espagnol (pas que je sois fan de cette langue, mais bon). La citation marquante du livre est sans doute « Dieu nous punit pour ce qu’on est pas capable d’imaginer ». Phrase qui a tout son sens dans le bouquin. Est-ce que le héros s’est un jour imaginé être un manchot peintre alors qu’il y a deux moins il avait une famille et une entreprise ?
Par le pouvoir de ses personnages attachants, King fait monter la tension : on est nerveux à l’idée de savoir ce qu’il va arriver aux

personnages, à sa famille, à ses amis dans les moments d’horreur… Oui, nerveux, pas loin de la peur alors que l’intrigue se passe en Floride, sous les palmiers, le soleil, et les plages de sable blanc… Autre charme indéniable du bouquin, le cadre neuf, ensoleillé qui confère du pouvoir à l’œuvre, ça change du Maine, et des villes brumeuses, une vraie brise fraiche avec des relents putrides.
Parlons de l’écriture elle-même, de la prose du maître. King n’a jamais fait dans le soutenu, c’est pas du Balzac ou du Pouchkine, King manie le langage courant et le familier avec brio dans plusieurs de ses bouquins. Il sait mettre en place une ambiance avec des mots communs, rendant la lecture fluide, sans accrocs. On a le droit à des récits parfois classieux (the Shining) ou à des grosses séries B parfois bien drôles (des passages de Désolation, voire même de Ca). Duma Key par exemple, peut être très drôle, on a des grosses vannes juteuses bien connes de la part du héros, le tout avec le gros lot de grossièretés et de conneries; mais il peut être très émouvant, très angoissant même : peur diluée dans tout le livre qui explose dans son dernier tiers…

Et si vous êtes radin, il y a l'édition de poche !!!

Mais les quelques petits soucis propre à l’Américain reviennent… Une fin brusque, amenée avec brutalité ; des moments clé torchés en une page alors qu’on a plus de détails sur le petit-déjeuner du héros vingt pages plus tard; quelques petits clichés pas loin du « Tous les deux, on pourrait être immortel et avoir des nanas en bikinis pour lustrer nos derches à longueur de journée » , c’est petit, ça peut passer inaperçu, mais bon c’est dommage de prendre des facilités pareilles quand on a une carrière derrière…

L’écrivain est un homme changé. Ceux qui veulent encore des grosses tripes, et des vampires ou encore des descriptions précises sur des cadavres disséqués peuvent aller voir ailleurs. Stephen King a vieilli, et montre que l’horreur, l’horreur à laquelle il est resté attaché durant toute sa carrière, est présente partout, même dans les choses communes de la vie… Une horde de vampires ou un accident tragique ? Qu’est-ce qui vous empêcherait le plus de dormir ? Stephen King n’abandonne pas l’épouvante dans ce nouveau virage, il montre qu’il est à vrai dire plus proche que ce qu’on ne peut l’imaginer… Et puis dieu ne-nous punit pas-t-il pour ce qu’on n’est pas capable d’imaginer ?

Ni à vendre, ni à louer

Hop-là ! La Gazette Du Platypus est de retour après quelques jours de farniente… faut dire, ce sont les vacances !

Et c’est un film qui sent bon les vacances dont je veux vous parler. Ooooh, quel enchaînement fabuleux ! Je sais, je sais. J’ai été à bonne école. J’accepte les paiements Paypal.  Bon, allez, plus sérieusement, j’ai envie de vous faire part d’un petit film confidentiel qui fut pour moi une découverte foutrement sympathique.

L'affiche du film. Sacrée galerie de personnages, vous en conviendez.

Deuxième film de Pascal Rabaté, dont je n’avais pas vu la première réalisation. Malgré le côté confidentiel du film, le casting ne vous sera pas inconnu, je pense. Jugez plutôt : Jacques Gamblin, Gustave Kervern (le taré du Groland qui fait Super Soupe Au Lait), Maria de Medeiros, François Damiens, Dominique Pinon (mais si, le mec avec son magnétophone dans Amélie Poulain !)… bref, pas que des anonymes non plus.

Quant au film en lui-même, il est très simple à résumer : pendant 80 minutes quasiment muettes, le film nous expose, l’une après l’autre, des tranches de vie d’une galerie de personnages qui vaut le détour ! Le tout pendant un week-end de vacances au bord de l’Océan. On trouvera pèle-mêle deux punkettes lesbiennes, le gérant d’un supermarché aux rayons quasi vides, un père de famille qui mène tout à la baguette, un couple enfermé dans sa routine et sa maison de vacances, microscopique et improbable… et bien d’autres encore. Évidemment, tout ce petit monde ne va pas se contenter de rester dans son coin, mais va se rencontrer, fortuitement ou non, au cours du film. Les situations émouvantes, plus cocasses ou carrément délirantes, les quiproquos, les rencontres s’enchaînent alors. Le film vibre de ces petits riens qui font tout le sel de l’existence, filmés avec une grande simplicité et une tendresse communicative. On rit souvent, ou l’on est plus touché, comme lors de cette scène où le vent se déchaîne pendant une nuit, et semble révéler tout le monde au grand jour. Une scène pourtant bête comme chou, mais que je trouve d’une justesse étonnante. Et tout ça, je le rappelle, sans le moindre mot.

Mais attention ! Car simplicité et dépouillement, ça ne signifie pas systématiquement vide et banalité. De banalité ici il n’est point question, et le film fait preuve d’une grande inventivité et d’une poésie évidente dans chaque rebondissement, dans chaque situation, aussi minimes soient-ils. Le tout souligné par une jolie performance collective des acteurs, qui, privés de parole, font tout passer, émotions, intentions, dans les regards, les sourires, les soupirs, voire même les hoquets (allez voir le film, vous comprendez !).

Ce film, ce serait un petit peu l’antidote parfait à Transformers 3 par exemple : à l’heure de la 3D, des blockbusters plein à ras-bord d’explosions, d’effets spéciaux toujours plus couteux et j’en passe, un film pareil, aussi dépouillé et calme, ça risque de faire tout drôle au spectateur lambda. Mais quel bonheur au final. Si je l’osais (et je vais oser, en fait), je comparerais ce film à une coupe de champagne : c’est léger, c’est frais, ça pétille d’intelligence, et ça nous laisse sur une douce sensation d’euphorie. Recommandable. Très.

Amebix : Knights Of The Black Sun

Amebix

In Crust We Trust !

Amebix, ça vous parle ? Non ? Petit cours de rattrapage.
Formé en 1978 dans une banlieue anglaise sûrement pourrie (bon j’exagère ok), Amebix est une figure de proue du Crust Punk, et plus généralement, le groupe le plus reconnu dans ce genre. Deux albums studios, nommés « Arise! » et « Monolith », respectivement sortis en 85 et 87 confèreront au groupe son statut culte grâce à un son mélangeant habilement le Heavy Metal et le Hardcore Punk, une recette survitaminée qui aura inspirée beaucoup de groupes de l’époque. Histoire de dorer un peu plus le blason, des formations telles que Sepultura ou Neurosis ont rendues hommage au combo au travers de diverses interviews, preuve d’une influence très importante.

Bon Wikipédia, ça va trente secondes, où veut-il en venir nom de dieu ? !

Hé bien tout cela pour vous annoncer qu’après un « Redux EP » sorti en 2010, Amebix, la légende, confirme bel et bien son retour avec à la clé un nouvel album, et d’ores et déjà un single issu de ce dernier, disponible en écoute libre sur le site du groupe ou encore Youtube. Accompagné d’un très artistique clip en 3D, le titre se nomme « Knights Of The Black Sun » et marque un tournant important dans la sonorité du groupe. Je vous laisse le découvrir ci-dessous.

 

Votre verdict ?

Le nouveau son ne plaira pas à tout le monde, c’est une évidence, Amebix semble avoir mis de coté sa folie juvénile pour s’orienter vers un son plus mélodique, plus imposant et surtout plus profond. Le nouveau titre est globalement très bien reçu malgré les éternels insatisfaits, la plupart des fans appréciant la démarche risquée du groupe. Plutôt que de se salir bêtement en proposant un plat réchauffé, les anglais semblent avoir décidé d’entamer une sorte de reboot…

L’album est prévu pour le 2 septembre 2011 et sera intitulé « Sonic Mass ». Rendez-vous dans deux mois pour la confirmation d’un retour qui risque de faire du bruit, en bien comme en mal !

En attendant, suivez de près l’actualité d’Amebix en visitant leur site officiel via ce lien.

Social Distortion 04/07/11 ? TB !

Le lundi 8 juin 2009 est officiellement pour moi l’un des jours les plus importants de toute ma vie. En plus d’avoir été le dernier jour de ma scolarité, c’est en ce jour que je rencontrai un groupe qui pour moi fait figure de légende : Social Distortion. Groupe majeur de punk-rock californien (rien à voir cependant avec toute la scène de skate punk pour ados, SD joue dans un registre bien différent). Ce fut un concert sublime, fabuleux, et tous les qualificatifs qui s’ensuivent logiquement. Le meilleur concert auquel j’ai jamais été. Setlist, son, émotion, interprétation des morceaux, tout convergea, ce soir-là, vers une sorte d’absolu Rock’N’Roll, de sommet de décibels qui me plongea, moi et, j’en suis sûr, beaucoup d’autres, dans un état second.

Une seule et unique phrase nous reste en tête après un concert de ce niveau : « Vivement la prochaine ! » Et bien, c’est fait. La prochaine, c’était y’a quelques jours, le 4 juillet. Fait notable, le jour de l’indépendance américaine (quand je vous disais qu’on a tous des jours importants…). Le Trianon est une salle que je ne connais pas encore, je suis donc curieux et émerveillé au moment d’y entrer, vers 19h30. Très élégante et parfaitement agencée, pile poil de la bonne taille, voilà qui promet un bon concert !

Voici Frank Turner. Bonne bouille, n'est-ce pas ? En plus d'être une excellente première partie !

Rien à redire niveau orga, c’était du solide : tout a commencé en temps et en heure sans problème. C’est ainsi qu’après une attente plus courte que prévue, les lumières s’éteignent. Place à… Frank Turner ! Sans officier dans un style radicalement différent de Social Distortion, le petit anglais se distingue par une approche tout de même nettement plus folk et axée « chanson à texte ». Ceci étant dit, la six-cordes acoustique tenue par Turner était largement soutenue par son homologue électrique, et le résultat était plutôt dépotant. Je ne connaissais pas toutes les chansons jouées, mais celles que j’ai pu reconnaître m’ont très agréablement surpris dans leur interprétation super pêchue à 100 à l’heure. Tous les musiciens sans exception ne se sont pas privés d’afficher leur joie de jouer à Paris. Mention spéciale pour le batteur, son sourire et son implication. Bravo les mecs, bonne première partie.

J’avance encore plus devant, et trépignant toujours plus d’impatience de seconde en seconde, j’attends… SOCIAL DISTORTION, BORDEL DE MERDE ! Et là, les lumières s’éteignent à nouveau. Le coeur s’emballe, je sens qu’on va vivre quelque chose de grand. Après une intro, hem… bizarre, c’est au son de « Road Zombie » que les californiens prennent place. C’est puissant, ça riffe, et Mike Ness est définitivement le mec le plus classe de la galaxie et des galaxies avoisinantes. Il arrive mains dans les poches, l’air décontracté, on lui apporte une guitare, SA guitare mythique… et en avant.

Mike Ness. Oui, il a la classe, l'animal.

Oui, en avant pour un festival de rock, d’énergie, de tubes, et d’émotion. Depuis le concert mentionné en tout début d’article, Social Distortion a sorti un nouvel album (excellent soit dit en passant, mais ne m’écoutez pas, je suis un fan et je suis con). Cinq extraits nous seront joués, en comptant l’instrumental introductif. SD est connu pour varier relativement ses setlists, et c’est une bonne chose, ça évite d’avoir de la redite d’un concert à l’autre : j’ai donc grandement apprécié d’avoir un petit « Nickels And Dimes » en début de concert, après « Bad Luck », le tube de 1992 bien fédérateur. Pas fou non plus, la bande de Mike Ness n’use pas toutes ses cartouches d’un seul coup et alterne morceaux ultra fédérateurs (« Story Of My Life », en troisième position dans la setlist, a achevé de réveiller la salle), voire carrément bourrins (« Don’t Drag Me Down » en rappel, cette boucherie dans la fosse) avec des morceaux plus posés où l’on chante à pleins poumons les deux mains levées au lieu d’assommer ses voisins à grands coups de tatane.  Parmi ce genre de morceaux, citons « Ball and Chain », rehaussée d’acoustique, et « Prison Bound », titre éponyme de leur album de 1988. Tout simplement génial, un grand moment d’émotion, entier et magique.

J’étais assez curieux de savoir comment Social Distortion allait gérer en live les voix gospel présentes sur deux des morceaux du nouvel opus : « California (Hustle and Flow) », et « Can’t Take It With You ». Je m’attendais à ce qu’elles soient samplées, mais non : deux choristes afro-américaines sont venues sur scène en fin de concert pour assurer les parties vocales des morceaux énoncés plus haut. Elles n’ont d’ailleurs pas manqué de se faire siffler, étant venues… en tenue d’été, dirons-nous. Tant que je parle de ces deux morceaux, dommage que le son à la fin de « Can’t Take It With You » ait été brouillon à la fin. Un sacré bordel même, chacun essayant de jouer plus fort que son voisin. On aurait même dit que le bassiste ne savait plus où il en était. Mais c’est le seul (court) moment où le son ne m’a pas donné satisfaction.

Allez, je pense qu’il est quand même temps d’aborder le principal point faible de cette soirée : le public ! Bin ouais, j’ai trouvé qu’un mauvais esprit régnait sur le Trianon pendant ce concert. Commentaires désobligeants pendant les prises de parole de Ness entre les morceaux, interventions déplacées… bref une bonne grosse proportion de beaufs était présente ce soir-là. A noter le duo de mongolos qui n’avait qu’une seule chose en tête : attendre la moindre occasion pour pousser tout le monde sans réfléchir. L’avait pas l’air malin, l’animal, avec son t-shirt Dropkick Murphys (bon groupe au demeurant, dommage d’être aimé par un con) et sa casquette. Message perso si tu lis ce billet, d’ailleurs : va faire liposucer ta graisse ailleurs et ne remets plus les pieds à ce genre de concerts, il en va de l’intérêt public, d’avance, merci.

Bon ! Après ce soupçon de bile aussi délicat qu’un match de rugby, il est temps de conclure. Très bon concert donc, qui ne détrônera pas la précédente performance du groupe, mais qui m’a quand même fait sacrément plaisir. En espérant les revoir une troisième fois avec un public un peu plus respectueux.

Transformers 3 : Quand Hollywood te prend pour un con.

Paraît que mettre des nichons dans un film suffit à faire son succès aujourd'hui. Rosie Huntington-Whiteley, héroïne de Transformers 3, devrait donc m'assurer un succès inouï !

Ce n’est pas neuf, Hollywood et ses grands producteurs ont toujours surfé sur les tendances actuelles et les désirs du grand public. Depuis la sortie en salles du Blockbuster « Avatar », qui je le rappelle, est le plus gros carton du septième art en terme de places vendues, la 3D est à la mode et désormais, on en use, on en abuse, sans vraiment en saisir tout l’intérêt.
Les productions sont variées, que ce soit le dernier Pixar ou la niaiserie Saw 7, en passant même par Jackass, porter des lunettes rétros rappelant amèrement les années 80 semble être le passe-temps préféré du cinéphile moyen et peu regardant sur la qualité. Après tout, il faut le comprendre, il en prendra plein la vue, et ça en 2011 c’est devenu plus important qu’un jeu d’acteur irréprochable ou la moindre once d’originalité…
Le cinéma n’est pas le seul touché, les jeux-vidéos en pâtissent également et le rétro-gaming connaît une soudaine once d’intérêt chez beaucoup de joueurs. Enfin, on s’écarte du sujet de base.

Hollywood nous prend pour des cons mes amis, voilà ce que je veux vous dire. Vous n’êtes pas convaincus ? Décidément, vous êtes des durs à cuire. Ça tombe bien, moi aussi, et j’ai de l’artillerie lourde rien que pour vous, visez un peu ça :

Alors, on fait moins les malins d’un coup hein.
Transformers, la trilogie cinématographique préférée de Kévin et Dylan, fièrement portée à l’écran par le talentueux Michael Bay, directeur de tueries comme « Rock », « Bad Boys II » ou encore le fantastique remake de « A Nightmare On Elm Street » engrange des millions de dollars, tellement que monsieur Bay doit même se torcher par liasses de billets de 500 tellement ses poches débordent.

Summum de la flemmardise, le montage proprement scandaleux du troisième volet de « La Revanche des Clios » contient carrément deux plans strictement identiques au détail près provenant du film « The Island », sorti en… 2005. L’industrie du cinéma est-elle tellement préoccupée par l’écologie que pour elle aussi, le recyclage est devenu un réflexe ?

Vous savez ce qui vous reste à faire chers lecteurs, garder un semblant d’intégrité et boycotter ce genre de productions destinées à la masse, ou bien vous laisser doucement berner, et vous voir servir à l’avenir un bon gros plat de navets à la place de votre habituelle entrecôte saignante.

Moi j’ai vite fait mon choix.

Hellfest 2011 : Le Bilan ! [Part.4]

Hellfest


Dernière partie de ce compte-rendu concernant l’édition 2011 du plus grand festival de Metal de l’hexagone, à savoir le Hellfest !
Comme d’habitude, si vous souhaitez jeter un œil au Running Order de la journée, vous pouvez le faire via ce lien.

 

Dimanche 19 Juin

Suite à la dure soirée d’hier, je me réveille sans surprise à 8h du matin, comme les précédents jours, à nouveau réveillé par le bruit sur le camping et la chaleur… La seule différence, c’est que j’ai tellement mal partout que cette fois-ci, je m’accorde un repos plus long histoire de me réveiller en douceur. Les concerts démarrent tôt pour moi, je ne veux pas louper Morne qui jouera sous la Terrorizer Tent à 10h30, il faut que je préserve mes forces.
J’ouvre la tente à 10h pile, je salue mes camarades qui prennent un bain de soleil autour d’un petit-déjeuner assez sommaire puis pars directement en direction du festival. Pas de temps à perdre en ce début de journée !

 

  • 10h30/11h00 : Morne

J’arrive tranquillement sur le site, je ne suis pas en retard, Audrey Horne démarre à peine son set mais ce n’est pas pour eux que je me suis levé ce matin. Non, c’est plutôt pour ce qui a été LA surprise de mes « révisions » Hellfest, à savoir le jeune groupe Morne. On peut dire que leur album « Untold Wait » m’aura mis un sacré coup de fouet, ce Crust / Sludge aux somptueux passages atmosphériques m’a totalement conquis et c’était donc avec impatience que je me réjouissais à l’idée de voir ce que proposaient ces originaires de Boston en live.
A ce sujet, je ne suis pas le seul a avoir été bluffé par les Américains, puisque Fenriz, leader du fameux groupe Darkthrone, a d’ailleurs adressé un très chouette clin d’oeil au groupe sur la pochette de son dernier album
« Circle The Wagons« , en montrant un joli patch Morne sur la manche de leur mascotte…
Passons au concert. Bon, déjà, un set de 30 minutes, c’est vraiment trop peu pour se permettre de longues intros mélodiques. Les musiciens ont donc naturellement misé sur des morceaux puissants et catchys afin de convaincre la foule, pas trop le choix dans un sens, et je le regrette un peu car c’était vraiment cet aspect puissant et aérien découvert sur « Untold Wait » qui me motivait à les voir. Malgré tout, ce serait dommage de leur en vouloir et le groupe a parfaitement démarré cette journée de Dimanche, en délivrant un son rapide, authentique et furieux.
A revoir, mais en lead la prochaine fois !


Je retrouve par la suite le fameux pote rencontré au concert de Coroner, n’ayant aucun groupe prévu dans l’immédiat et n’étant pas spécialement fatigué, je le suis jusqu’au concert d’Impureza, en touriste.


  • 10h55/11h25 : Impureza

Impureza, je connais de nom depuis quelques semaines grâce à un chroniqueur qui… n’a décidément pas fini de me faire rire. Clin d’oeil mis à part, je me dirige donc en mode découverte vers ce groupe français de Death Metal alliant à leur musique des éléments Flamenco.
Oui, difficile à imaginer comme ça, mais la combinaison a le mérite d’être intéressante sur le papier…
Sur le papier oui, car en live, je dois vous avouer avoir trouvé ce concert trop… simple ?
La musique était bonne et les zicos bien cadrés, du Death assez classique mais efficace en somme, pas de quoi se relever la nuit, le problème vient plutôt des incursions Flamenco que j’ai trouvées relativement maladroites et sans réel lien avec l’ambiance ou les compositions du groupe. Arrivants comme un cheveu sur la soupe, tout cela m’a semblé assez peu cohérent, bien qu’original.
Je pense que le combo devrait davantage travailler sa façon d’écrire afin de se forger une réelle identité, et surtout mettre plus en avant cet aspect Flamenco qui pourrait vraiment les rendre uniques.
Un concert sympathique mais pas renversant.

 

  • 11h30/12h00 : KEN Mode

Découverts grâce à leur dernier album en date, ce fût une agréable surprise pour moi d’apprendre que KEN Mode allait remplacer l’une des annulations de cette édition du Hellfest 2011… Leur Sludge Metal teinté de Noise Rock bien agressif et respectant les traditions du genre m’avait étonné. « Venerable », leur plus récente production, fait incontestablement partie de mes meilleures surprises de l’année, c’est donc avec curiosité que je me suis rendu à la prestation du groupe ce dimanche matin.
Bilan en demi-teinte malheureusement, encore une fois, pas vraiment à cause de la performance mais du peu de temps accordé par l’organisation.
Trop rapide, trop court, trop « tendu », les musiciens n’avaient pas vraiment l’air d’êtres à l’aise et ont tout fait pour proposer au public un maximum de titres. Forcément, le contact avec la foule était minime et l’ambiance pas transcendante, c’est d’autant plus dommage que le était globalement bon et le groupe agréable à suivre, malgré un gros problème avec le son de la basse en plein milieu du concert qui les aura contraints à se passer de l’instrument sur une bonne partie d’un morceau…
Une fois de plus, trop court pour en tirer une réelle conclusion, à revoir dès que possible.

 

  • 12h05/12h45 : SUP

Le Metal français ne s'en sort pas si mal comparé au reste de la scène musicale... SUP en était la preuve ce dimanche au Hellfest !

SUP, ou le drapeau tricolore fièrement dressé sur la scène du Hellfest. Groupe français de Death Metal Progressif, j’ai découvert très tardivement leurs premiers albums, enregistrés à l’époque sous le nom de Supuration, et je dois dire que là aussi j’ai eu droit à une très bonne surprise. Un Metal froid, technique, mélodique et mélancolique, une expérience intéressante qui m’a vraiment plu dès la première écoute, c’est donc avec un grand intérêt que je me suis rendu sur la Mainstage 1 pour voir le combo en action. Et cette fois-ci, je n’ai pas été déçu !
Le temps imparti accordé au groupe était déjà plus important, le son évidemment meilleur et le public plus réceptif, le concert s’est donc déroulé de meilleure façon que les précédents auxquels j’ai pu assister ce même matin. Sur scène, un groupe réellement bien coordonné, très soudé et organisé, balançant des plans plutôt complexes avec une facilité déconcertante… Mention spéciale au bassiste qui nous aura offert quelques headbangs splendidement exécutés !
La setlist était très bonne, bien que ne connaissant pas tous les titres j’ai trouvé le set très cohérent et sans accrocs, un excellent choix de morceaux dont la conclusion aura été le morceau titre de leur premier album, The Cube
SUP nous a gratifié d’une excellente performance, quoi qu’un peu courte, un très bon concert de la part de cette formation issue de l’hexagone !

 

  • 12h50/13h35 : Atheist

"Enjoy Weed" annonçait le T-Shirt de Kelly... J'aurais préféré entendre la basse pour ma part.

Un horaire de passage pour le moins étonnant pour ce très grand nom du Death Metal, et plus précisément de la branche technique de ce dernier. Atheist est en effet le précurseur du genre et c’est donc avec une certaine fierté que je me suis dirigé vers la Mainstage 2 pour assister à leur show… Fierté, certes, mais également une certaine crainte. Leur « grand » retour n’ayant pas été si grand que ça, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre… Le concert démarre par un pur classique, Unquestionable Presence, morceau titre de leur second album, met tous les fans de bonne humeur et moi compris… Seulement, quelque chose cloche, et méchamment.
Ah oui, le son de la basse : inaudible. C’est quand même sacrément chiant, pardonnez ma grossièreté, de ne pas entendre la basse dans un groupe de Technical Death, et plus particulièrement Atheist, l’instrument étant prédominant dans leurs compositions… Un concert inutile ? Ben, pas loin quand même.
Le groupe a pourtant bien assuré niveau ambiance, Kelly Shaefer nous scandant à plusieurs reprises son amour pour la Weed et la fête, mais rien n’y fait, tout cela m’a semblé assez vain et le concert fût une réelle déception pour moi, peut-être bien la plus grande de cette édition 2011.
Dégoûté ? Oui clairement.

 

Si la déception est grande, mon appétit l’est encore plus : comme dit précédemment, je me suis promis de lever un peu le pied et me reposer plus souvent, je prends donc sur moi et décide de zapper les concerts de The Ocean et Orphaned Land pour me rendre au Mc Do et manger un repas chaud, consistant et bourré de gras.
Et du Coca en prime s’il vous plaît !

Beaucoup de monde dans l’établissement, dans un sens il est midi, rien de plus normal. Pas trop de queue cependant, j’ai du bol, mon menu arrive vite et je m’installe peinard à une table qui vient juste de se libérer. Je dévore mon 280, puis mes frites, en savourant chacune d’entre elle attention, pas question de se presser…
Enfin, quand même. Moi qui pensait revenir à l’heure pour voir Tsjuder, j’ai été légèrement surpris. Trop de temps passé sur la route, tant pis pour moi mais les pandas ne feront pas partie de mon programme, j’aurais pourtant bien aimé les voir, récemment découverts eux aussi…
Retour au camping peu avant le set de Ghost, la route m’a bien achevée et je décide de me reposer un peu avant ce début de soirée…


  • 17h10/18h00 : Grave

Les Suédois nous ont mitraillés, un concert qui déchirait Grave.

IN-TO-THE… GRAAAAAAAAAVE.
En voilà un titre en béton armé, du pur Death Metal comme je l’aime. Grave nous honore de sa présence au Hellfest et c’est bien préparé que je pars au front pour voir la troupe suédoise. La tente n’est pas trop chargée à notre arrivée et nous parvenons donc à trouver une bonne place sans difficulté…
Le groupe arrive sur scène et d’entrée de jeu, ça balance du très lourd ! Deformed entame la prestation du combo et sa rythmique linéaire cloue le public sur place : on va avoir droit à une sacrée leçon de leur part. Un son puissant plutôt bien réglé pour l’occasion, ça fait plaisir à entendre, les guitares sont évidemment très en avant et les riffs assaillent sans relâche.
Headbang nucléaire de rigueur, je m’en suis donné à cœur joie sur les classiques que sont For Your God, Hating Life et bien entendu, l’inévitable Into The Grave qui a déclenché une bonne vague de folie au premier rang. Le set des pionniers suédois était excellent et m’a administré une poussée d’adrénaline salvatrice après cette après-midi pour le moins… très calme et plate.
Un bien bon concert.

 

Anathema et Grand Magus passent respectivement sur la Mainstage 2 et la Terrorizer Tent, n’ayant jamais abordé aucun des deux, je passe mon tour et retourne brièvement au camping pour boire un dernier énergisant avant le très gros morceau du week-end…


  • 19h10/20h00 : Morgoth

Marc Grewe au chant nous aura délivré une performance mouvementée et très proche du public.

Morgoth sur album, je ne connais pas énormément, Morgoth de nom en revanche, ça fait bien longtemps que j’en entends parler. Pendant cette période de révisions, je me suis penché sur leur album « Odium » et j’ai été assez surpris de leur sonorité qui il faut le dire, était assez originale pour l’époque. Les mélanges d’Industrial Metal et de Death bien gras en 1993, ça ne courait pas les rues. A l’instar de Coroner, Morgoth a donc su se forger un son bien à lui qui n’aura vraisemblablement pas été saisi convenablement à l’époque, malgré leur statut de pionniers du Death Allemand… Le groupe splitte logiquement en 1998, et 13 ans après, ils reviennent en force au Hellfest pour confirmer que non, ils ne sont pas morts et ont toujours l’envie d’en découdre !
Le set de Morgoth aura été virulent et sans pitié, c’est ce que j’en retiens, malgré un positionnement pas terrible sur tout le début du show, le groupe m’a fait forte impression et le public semblait également très réceptif à leur performance. Je ne connaissais pas parfaitement leur setlist donc j’y suis allé en « semi-découverte », et le bilan aujourd’hui est plus que positif : l’un des meilleurs concerts Death du festival pour moi, à n’en pas douter.

 

Il est 20h00, le concert des Allemands vient de se terminer et dans une heure précisément, j’assiste au set d’une légende du Metal au sens large… Pas question de traîner sur le site, nous nous rendons directement devant la Mainstage 1 en cherchant un emplacement parfait pour assister au concert de Judas Priest. C’est chose faite, il ne nous reste plus qu’à attendre patiemment en regardant de loin la performance de Doro, qui à mon grand étonnement a quand même balancée du lourd. Moi qui pensait que ses titres seraient plus « kitschs », ce que j’en ai entendu bottait pas mal de culs. Petite dédicace amusante au joyeux luron qui triballait un écriteau « Doro = MILF Power », et qui aura eu son quart d’heure de gloire sur l’écran géant ! Rahlàlà, je vous jure…


  • 21h00/22h25 : Judas Priest

Oh. Mon. Dieu.

Richie Faulkner, fraîchement arrivé chez Judas Priest, m'a totalement convaincu. Pas évident de succéder à K.K. Downing, et pourtant...

Ils sont là. Judas Priest est là. Difficile de réaliser ce qui se passe actuellement sur scène, Judas Priest, véritable mythe à mes yeux, est devant moi pour sa tournée d’adieu, impossible de se rendre compte du privilège sur place, mais maintenant j’en suis… woaw quoi. Je dois cela dit vous avouer que j’avais beaucoup de craintes quant à cette représentation… Suite à l’actualité pas très glorieuse du groupe, comment ne pas être dépité en apprenant que K.K. Downing, guitariste emblématique du combo aux cotés de Glenn Tipton, décidait de prendre sa retraite juste avant le début de la grande tournée d’adieu du Metal God ?…
Ajoutez à cela les piètres performances vocales entendues sur les précédentes tournées de Judas Priest, et vous aurez de quoi vous poser de sérieuses questions sur l’intérêt d’un tel concert en 2011…
MAIS STOP ! QUE DIS-JE ?
Je vous le confirme, et vous le reconfirme : Judas Priest a tout allumé ce soir-là, pour mon plus grand bonheur et celui de tous ses fans. Un Rob Halford en très bonne forme qui m’aura vraiment bluffé, moi qui ne donnait pas cher de sa peau, ce dernier m’a bien remis en place et confirme par la même occasion son titre de Metal God. Certes, certains effets l’aidaient à assurer les cris les plus hauts perchés, une bonne dose d’écho ici et là histoire de rendre le tout plus propre… Mais sans excès, c’est bien le plus important.
Un show renversant, dans la pure tradition du Priest, avec flammes, chaînes, clous et cuir ! Et en prime… l’arrivée du seigneur Halford au guidon d’une Harley Davidson sur « Hell Bent For Leather » ! Si ça c’est pas la classe, je ne sais pas ce qui l’est.

Rob Halford, alias the Metal God, en aura mis plein les yeux du public ! Hell Bent For Leather !

Une setlist excellente même si d’importants classiques ont été oubliés (Argh ! Où est passé l’incroyable enchaînement The Hellion/Electric Eye ?!?), on a donc pu se gaver en live de références telles que Beyond The Realm Of Death, Rapid Fire, Judas Rising et bien entendu… Breaking The Law !
A noter également la grande surprise de voir Painkiller jouée en live, titre pourtant rare de leurs récentes setlists en raison des difficultés pour Halford d’assurer une telle rage dans son chant… Ce ne fût pas parfait, notamment au niveau des guitares, le riff était difficile à percevoir et l’un des solo modifié pour le concert… Folie générale dans le public sur ce titre culte en tout cas, des pits se sont formés un peu partout, et je me suis lancé dedans à bras ouverts bien entendu.
En résumé, Judas Priest fût grand, royal, Metal. Un show pas exempt de défauts mais tellement impressionnant que tous ces petits problèmes sont passés inaperçus, même le final décevant où Halford a subitement disparu n’a pas pu entacher l’excellent concert de cette légende vivante…
Grandiose.

 

Difficile de se relever d’une telle tuerie ! Therion officie sur la Mainstage 2, n’étant pas trop amateur du style, je me dirige vers les stands boissons pour boire une bière avec mes potes en attendant le concert d’Ozzy. Certains s’en vont, d’autres restent, pour ma part je file répondre à un besoin naturel avant de revenir près de la Mainstage 1 pour assister au concert du Pape en personne…


  • 23h25/00h55 : Ozzy Osbourne

Ozzy souriait comme un gamin tout le long du spectacle. Au moins, il a l'air de s'amuser sur scène, c'est le principal !

Que l’on aime ou non le personnage, voir Ozzy Osbourne, c’est quand même pas rien. Inutile de présenter le légendaire chanteur de Black Sabbath, tout le monde connaît ses frasques, tout le monde connaît ses erreurs, tout le monde (sain d’esprit) connaît les tubes intemporels que sont Suicide Solution, Paranoid, Mr.Crowley et j’en passe… Ozzy est donc là devant moi, chanteur que je respecte énormément car il fait partie des grands noms m’ayant permis de découvrir la vraie face du Metal… Malgré ses choix commerciaux douteux et ses derniers albums parfaitement inutiles, je me réjouis donc de voir sur scène le Pape du Metal pour un concert que j’attendais énormément.
Ozzy débarque sur scène, il a du mal à traîner son sac d’os visiblement mais je dois avouer avoir été bluffé par la pêche qu’il dégageait tout au long de son set. Sautillant, farceur (Le coup de la mousse sur le premier rang, un classique), tapant dans ses mains comme un grand gosse et nous balançant ses mythiques « I CAN’T FUCKING HEAR YOU » à tout bout de champ, il n’y avait vraiment pas de quoi s’ennuyer pendant cette heure et demie en compagnie du Madman.
Vocalement, Ozzy n’est plus l’excellence qu’il était, c’est un fait, sa voix oscillait souvent durant le show mais restait malgré tout convenable et surtout, sans aucune retouche. Chose très appréciable que je dois relever, car le moins qu’on puisse dire, c’est que ses derniers albums sonnent tout sauf authentiques sur le plan vocal…

Gus G. en remplacement de Zakk Wylde se sera montré convaincant, bien qu'assez froid et peu axé sur le feeling.

Ozzy saute, Ozzy rigole, Ozzy fait le con, il s’amuse et moi aussi, et je ne peux m’empêcher de rentrer en transe en écoutant la setlist proprement GÉNIALE délivrée ce soir-là. Visez un peu ce quasi-perfect et pleurez de votre écran, du grand art. Quasi-perfect car en effet, Rat Salad est assez discutable. Gros solo de batterie, gros solo de guitare, je n’irais pas dire que les musiciens se faisaient mousser mais presque. Certes, c’est très impressionnant à voir et à entendre, mais assez peu utile et surtout, très long, notamment le solo de Gus.G, nouveau guitariste attitré du Prince Des Ténèbres en remplacement de Zakk Wylde. Ce dernier aura délivré une prestation convaincante mais perfectible, surtout au niveau du feeling. N’est pas Randy Rhoads qui veut, ça ne s’invente pas !
Pour résumer, Ozzy Osbourne m’a bien bluffé, moi qui ne donnait vraiment pas cher de sa peau sur scène, le Madman m’a cloué le bec et a prouvé de fort belle manière qu’il était loin d’être fini. Après tout, il l’a dit lui-même il y a quelques années, « I Don’t Wanna Stop« … A voir en live, ça vaut le détour !

 

Ozzy s’en va. Kyuss s’apprête à jouer, j’aimerais bien les voir, mais avec le monde présent sous la Terrorizer Tent, j’abandonne très vite l’idée. Encore un concert auquel j’aurais bien aimé assister qui me passe sous le nez, j’espère sincèrement que l’organisation du Hellfest corrigera ce problème l’an prochain. Direction la tente donc pour une dernière nuit, pendant laquelle je ne vais sûrement pas dormir : bien trop occupé à faire la fête au camping !
Blagues à la con, séances de Radikulting sur le groove chaleureux du dernier hit de Morbid Angel, photos de groupe et improvisation tardive d’un cover-band de Napalm Death : You Suffer aura fait frémir le camping dans sa version normale et extended ! Une nuit passée bien vite malgré l’importante fatigue ressentie…
Petite pluie au matin et quelques problèmes avec un visiteur peu désirable, mais rien de très méchant heureusement. Les tentes se plient, le camping se vide, les festivaliers rentrent chez eux : c’est la fin d’un Week-End qui une fois de plus aura été excellent.

Rendez-vous l’an prochain ? Assurément.

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Le Hellfest, c’est fini ! J’espère que ce compte-rendu vous aura plu et satisfait, détaillé autant que possible, j’ai fait de mon mieux et ce fût long mais le résultat me convient désormais. N’hésitez pas à commenter, réagir, et donner votre avis ! En attendant, on se dit rendez-vous l’an prochain pour de nouvelles folies meurtrières et de beuveries sataniques, tout ça sous le nez de Madame Boutin et ses perfides sbires.

A très bientôt et merci à l’organisation !

Hellfest 2011 : Le Bilan ! [Part.1]
Hellfest 2011 : Le Bilan ! [Part.2]
Hellfest 2011 : Le Bilan ! [Part.3]
Hellfest 2011 : Le Bilan ! [Part.4]

C’est c’ui qui dit qu’y est

Avant de partir en vacances, le fromage a envie de repartir en croisade avec un nouveau coup de gueule.  En effet, il y a de ça une dizaine de jours environ, je suis tombé, fort par hasard, sur un spot télé de la Sécurité Routière. Hasard d’autant plus improbable que mon temps passé devant le petit écran est pour ainsi dire réduit à peau de chagrin ces dernières années. Ne me demandez pas pourquoi, vous le savez.

Bref, je tombe sur ce spot, et j’en ressors consterné. Comme si le gouvernement ne s’était pas encore suffisamment couvert de ridicule avec la campagne sur Hadopi (putain, j’en ris encore).  Faut croire qu’il lui restait encore un peu de potentiel comique, puisque voici… ÇA (regardez, on en reparle juste après) :

C’est bon, vous avez perdu quarante-sept secondes de votre vie ? Voilà, je n’ai pas grand-chose à ajouter, ce billet touche déjà probablement presque à sa fin. Pour faire court, j’ai réellement cru que ce spot de prévention était en fait une vraie pub pour une marque de voiture, qui jouerait sur le registre comique, en brocardant gentiment la tendance que le conducteur français a à s’énerver après la putain de Mercedes immatriculée allemande qui lui barre la route vers Palavas à chaque mois de juillet.
Je vais pas passer chaque détail en revue, mais un ou deux visionnages suffisent pour se rendre compte du grotesque de la chose. Car c’est bien connu, les Ford Fiesta vont jusqu’à 260 km/heure. C’est connu aussi qu’il suffit au client moyen de s’installer à bord d’une voiture chez un concessionnaire, manipuler le levier de vitesse et les pédales dans des craquements indignes de la bande-son de La Famille Adams pour être convaincu et l’acheter. « Allez, Germaine, monte ! » Sans parler du regard culpabilisant totalement hors de propos de Mme Chauffard et de ses deux marmots.

Bref, moi qui suis pourtant sensible à ce sujet qu’est la Sécurité Routière, ayant été victime d’un accident de voiture (sans gravité cependant), je trouve le parti pris de cette pub nul. Faire culpabiliser des millions d’automobilistes comme ça, c’est purement naze. Les précédentes campagnes de sécurité routière, dans un registre plus choquant, avaient au moins le mérite de marquer et d’interpeller. Mes collègues ne seront peut-être pas d’accord avec moi (qu’ils crèvent violés par des gibons tétaniques), mais pour le coup, je trouve ça purement à gerber.  Enfin merde, si on peut plus klaxonner ou insulter son prochain au volant…  alors, les gens dangereux, ça serait sans doute plutôt les Sarko & co qui roulent en Vel Satis à des vitesses improbables, et sans amendes, hein, faut pas déconner. Bref, c’est c’ui qui dut qu’yest (à pub de merde, conclusion de merde).

Vader et sa clique au carrefour de l’Europe [Live Report]

Bruxelles, capitale européenne, melting-pot culturel grâce aux institutions européennes qui y sont installées. Bruxelles, capitale par la même occasion de la Belgique, petit pays au centre de l’Europe, coincée entre la France, les Pays-Bas, l’Allemagne… Soit, on s’en  branle de mon cours de géographie. Il s’avère qu’à Bruxelles, j’ai eu la chance de voir Vader et d’autres gars dans une salle de concert perdue dans la ville…

Pas bien malin…

Le concert a eu lieu le jeudi 16juin, 15€ l’entrée. Voilà ce qui est raisonnable pour un menu assez alléchant… C’était également mon premier concert dans cette salle qui accueille pourtant beaucoup de concerts de metal.
Ouais, enfin, soyons honnêtes, les gus qui gèrent cette salle font surtout venir des trucs en core, mais pas de la bonne famille : du deathcore, de l’emocore, du cacacore…
Ayant perdu toute notoriété, écrasé par les géants anversois (Biebob, etc), le Magasin 4, en face du site Tour&Taxi ne reçoit presque plus jamais le gratin, mais seulement le fromage brûlé collé au plat de germaine.
Mais voilà que nos amis du M4 produisent Vader (ce qui n’est pas rien), et pour assurer leur succès, ils ont organisé ce concert en… PLEIN MILIEU DES PARTIELS!
M’enfin, il faut vraiment être con pour organiser un concert de Metal avec des groupes qui touchent un public 18-30ans en plein milieu de partiels!
Donc, topo, on était à 250devant Vader, géant polonais qui est sold-out à chaque live dans son pays natal. C’est comme si Gojira allait jouer en Pologne, et qu’ils étaient accueillis par des mendiants roumains quoi! (si ça c’est pas de la comparaison efficace).

Pas la forme mais le fond.

Vader n’est pas venu seul défier Bruxelles, il est venu avec Essence, groupe de thrash danois, Resistance, groupe de deathcore belge, et Krisiun, Death brésilien.
Essence, jeune groupe géniteur d’un très bon nouvel album de Thrash… Ouais vous avez bien lu, du bon thrash en 2011!
Sur scène, ils sont énervés, virtuoses, agréables… Ca me fait presque de la peine de savoir qu’ils ont joué devant 100personnes maximum, leur concert en plus parsemé de problèmes sonores (guitariste rythmique qu’on entend plus pendant une chanson, chant en retrait). Notre pauvre chanteur danois aux allures de Schwarzy nordique ne cessait de s’excuser pour le son, ce qui n’était pas sa faute. Malgré toutes ses emmerdes, les gus ont continué de jouer avec plaisir, et leur musique était de qualité, comme sur album. Mention très bien au bassiste et à son solo magnifique (réellement!). J’ai même pu discuter avec le guitariste rythmique (qui a l’air plus jeune que moi), et j’ai choppé la setlist!

Après cela, viennent les Belges de Resistance pour un show moyen. Deathcore gras, chant de porc, bouillie sonore, le chanteur avait une bonne grosse tête de baraqui (un beauf en Belgique), avec ses cheveux plaqués sur le crâne, et son training adidas… C’est drôle dix minutes d’headbanguer là-dessus… Mais après, non quoi, on ne voyait pas la différence d’une piste à l’autre, l’ennui mortel s’installe… J’ai d’ailleurs préféré aller boire une bière en compagnie d’un ami en dehors de la salle, le temps que ce soit fini…

Pas des petites bites les Brésiliens.

Sexys les Brésiliens non ?

Krisiun était alors un groupe qui m’était inconnu, on m’avait conseillé à plusieurs reprises leurs albums (AssassiNation)… J’attendais donc du lourd de ce groupe, considéré par quelques uns de mes amis comme des tueurs en concert…
Ils n’avaient pas tort les raclures, ce show était über-violent. On avait beau être que 200, ils nous ont bien fait saigner. Ultra-communicatif avec le public, technique, précis… Rien à dire, leur musique en concert, c’était presque parfait, hormis le son de batterie trop en avant (mais n’enculons pas les mouches). Le trio latin abat un boulot de bûcheron énorme !

Petit fait amusant : dans le pit (l’endroit où se déroule les pogos pour le petit Jean-Mouloud qui passe), un homme asiatique, se tenant au milieu est devenu hystérique et a commencé à donner des coups de pied à la Bruce Lee à quiconque osait l’approcher. La sécurité arrivant telle une muraille de Chine pour empêcher l’invasion mongole nous a évité une belle séance de karaté!

Les polaks ils font peur.

Dernier concert de ce soir, les très attendus polonais de Vader. Acclamés fortement par nous les Belges (même quand plein de bruit), le groupe monte sur scène, et annonce dores et déjà qu’ils n’auront qu’une heure de set-list (Hein ? Autant que les deathcoreux ? Mais…Mais???), et qu’il n’y a donc pas trop de temps pour parler.
Putain, j’ai mangé mes dents.
Sur scène, le guitariste soliste est très présent, il tire la langue comme s’il était sorti de Kiss, fait des solos de génie, serre la main du public à chaque fin de morceau. Les membres étaient impressionnants. Le chanteur est titanesque (sur scène) avec son air colérique, son growl puissant et sa guitare satanique qui ferait frissonner Kevina le bûcheron des ténèbres.
Vader nous a balancé des classiques (je cite Carnal, chanson courte mais qui déglingue grave ou encore this is the war…), une nouvelle chanson, des trucs récents, et aussi… Une reprise de Raining Blood qui bottait des culs par dizaine (j’ai encore des bleus). Le son a été presque parfait, à quelques exceptions près (mais on s’en fout), la foule peu nombreuse (plus ou moins 250…), survoltée (du moins devant et dans le pit…)
Autre anecdote dans ledit pit : après Bruce Lee, nous avons eu le droit à la copie carbonne de Baptiste de 10minutes à perdre (site très con que je vous conseille) dansant le Rock’N’Roll au milieu des métalleux, il m’a même invité à danser (je dois plaire aux cas sociaux).

Et le bilan ?

Vous l’aurez compris, j’ai passé un bon moment, les groupes étaient tous bons (sauf mes con-patriotes et leur bouillie coreuse infâme). Les performances de chacun étaient à saluer, ils ont gardé la forme et le sourire, même dans une salle moyenne, avec peu d’affluence et des problèmes sonores handicapant (surtout pour les Danois.)
Si le Magasin 4 améliore l‘acoustique, son organisation , et arrivent à attirer plus de gros noms, peut-être qu’il pourra se reforger une place dans le carnet Rendez-vous des métalleux belges. C’est en tout cas avec hâte que j’attends de revoir les Brésiliens et les Polonais au Mass Deathtruction !

Summer Campaign Tour Baby