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Social Distortion 04/07/11 ? TB !

Le lundi 8 juin 2009 est officiellement pour moi l’un des jours les plus importants de toute ma vie. En plus d’avoir été le dernier jour de ma scolarité, c’est en ce jour que je rencontrai un groupe qui pour moi fait figure de légende : Social Distortion. Groupe majeur de punk-rock californien (rien à voir cependant avec toute la scène de skate punk pour ados, SD joue dans un registre bien différent). Ce fut un concert sublime, fabuleux, et tous les qualificatifs qui s’ensuivent logiquement. Le meilleur concert auquel j’ai jamais été. Setlist, son, émotion, interprétation des morceaux, tout convergea, ce soir-là, vers une sorte d’absolu Rock’N’Roll, de sommet de décibels qui me plongea, moi et, j’en suis sûr, beaucoup d’autres, dans un état second.

Une seule et unique phrase nous reste en tête après un concert de ce niveau : « Vivement la prochaine ! » Et bien, c’est fait. La prochaine, c’était y’a quelques jours, le 4 juillet. Fait notable, le jour de l’indépendance américaine (quand je vous disais qu’on a tous des jours importants…). Le Trianon est une salle que je ne connais pas encore, je suis donc curieux et émerveillé au moment d’y entrer, vers 19h30. Très élégante et parfaitement agencée, pile poil de la bonne taille, voilà qui promet un bon concert !

Voici Frank Turner. Bonne bouille, n'est-ce pas ? En plus d'être une excellente première partie !

Rien à redire niveau orga, c’était du solide : tout a commencé en temps et en heure sans problème. C’est ainsi qu’après une attente plus courte que prévue, les lumières s’éteignent. Place à… Frank Turner ! Sans officier dans un style radicalement différent de Social Distortion, le petit anglais se distingue par une approche tout de même nettement plus folk et axée « chanson à texte ». Ceci étant dit, la six-cordes acoustique tenue par Turner était largement soutenue par son homologue électrique, et le résultat était plutôt dépotant. Je ne connaissais pas toutes les chansons jouées, mais celles que j’ai pu reconnaître m’ont très agréablement surpris dans leur interprétation super pêchue à 100 à l’heure. Tous les musiciens sans exception ne se sont pas privés d’afficher leur joie de jouer à Paris. Mention spéciale pour le batteur, son sourire et son implication. Bravo les mecs, bonne première partie.

J’avance encore plus devant, et trépignant toujours plus d’impatience de seconde en seconde, j’attends… SOCIAL DISTORTION, BORDEL DE MERDE ! Et là, les lumières s’éteignent à nouveau. Le coeur s’emballe, je sens qu’on va vivre quelque chose de grand. Après une intro, hem… bizarre, c’est au son de « Road Zombie » que les californiens prennent place. C’est puissant, ça riffe, et Mike Ness est définitivement le mec le plus classe de la galaxie et des galaxies avoisinantes. Il arrive mains dans les poches, l’air décontracté, on lui apporte une guitare, SA guitare mythique… et en avant.

Mike Ness. Oui, il a la classe, l'animal.

Oui, en avant pour un festival de rock, d’énergie, de tubes, et d’émotion. Depuis le concert mentionné en tout début d’article, Social Distortion a sorti un nouvel album (excellent soit dit en passant, mais ne m’écoutez pas, je suis un fan et je suis con). Cinq extraits nous seront joués, en comptant l’instrumental introductif. SD est connu pour varier relativement ses setlists, et c’est une bonne chose, ça évite d’avoir de la redite d’un concert à l’autre : j’ai donc grandement apprécié d’avoir un petit « Nickels And Dimes » en début de concert, après « Bad Luck », le tube de 1992 bien fédérateur. Pas fou non plus, la bande de Mike Ness n’use pas toutes ses cartouches d’un seul coup et alterne morceaux ultra fédérateurs (« Story Of My Life », en troisième position dans la setlist, a achevé de réveiller la salle), voire carrément bourrins (« Don’t Drag Me Down » en rappel, cette boucherie dans la fosse) avec des morceaux plus posés où l’on chante à pleins poumons les deux mains levées au lieu d’assommer ses voisins à grands coups de tatane.  Parmi ce genre de morceaux, citons « Ball and Chain », rehaussée d’acoustique, et « Prison Bound », titre éponyme de leur album de 1988. Tout simplement génial, un grand moment d’émotion, entier et magique.

J’étais assez curieux de savoir comment Social Distortion allait gérer en live les voix gospel présentes sur deux des morceaux du nouvel opus : « California (Hustle and Flow) », et « Can’t Take It With You ». Je m’attendais à ce qu’elles soient samplées, mais non : deux choristes afro-américaines sont venues sur scène en fin de concert pour assurer les parties vocales des morceaux énoncés plus haut. Elles n’ont d’ailleurs pas manqué de se faire siffler, étant venues… en tenue d’été, dirons-nous. Tant que je parle de ces deux morceaux, dommage que le son à la fin de « Can’t Take It With You » ait été brouillon à la fin. Un sacré bordel même, chacun essayant de jouer plus fort que son voisin. On aurait même dit que le bassiste ne savait plus où il en était. Mais c’est le seul (court) moment où le son ne m’a pas donné satisfaction.

Allez, je pense qu’il est quand même temps d’aborder le principal point faible de cette soirée : le public ! Bin ouais, j’ai trouvé qu’un mauvais esprit régnait sur le Trianon pendant ce concert. Commentaires désobligeants pendant les prises de parole de Ness entre les morceaux, interventions déplacées… bref une bonne grosse proportion de beaufs était présente ce soir-là. A noter le duo de mongolos qui n’avait qu’une seule chose en tête : attendre la moindre occasion pour pousser tout le monde sans réfléchir. L’avait pas l’air malin, l’animal, avec son t-shirt Dropkick Murphys (bon groupe au demeurant, dommage d’être aimé par un con) et sa casquette. Message perso si tu lis ce billet, d’ailleurs : va faire liposucer ta graisse ailleurs et ne remets plus les pieds à ce genre de concerts, il en va de l’intérêt public, d’avance, merci.

Bon ! Après ce soupçon de bile aussi délicat qu’un match de rugby, il est temps de conclure. Très bon concert donc, qui ne détrônera pas la précédente performance du groupe, mais qui m’a quand même fait sacrément plaisir. En espérant les revoir une troisième fois avec un public un peu plus respectueux.