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House Of 1000 Corpses (2003)

J’aime bien Rob Zombie.
Personnage haut en couleur qui sévit depuis de nombreuses années, l’homme est un showman, un businessman, un musicien et désormais un réalisateur à la patte très personnelle et plutôt unique. Ambassadeur de la Série B et du Grand Guignolesque, un charme évident se dégage de ses productions, pour peu que l’on accroche à son univers.

White Zombie, c’est fini, Rob démarre sa carrière en solo, et ne compte pas s’arrêter à la musique, c’est un électron libre qui vit comme bon lui semble, peu importe l’opinion publique. Fan incontesté des Ramones, du gore à outrance et des productions Grindhouse, il lance en 2003 sa toute première production cinématographique en tant que réalisateur, intitulée House Of 1000 Corpses. On est prévenus d’avance avec la jaquette, le film sera un hommage au cinéma d’exploitation et à l’horreur en général, ce qui implique un fort taux d’hémoglobine, de répliques cultes, de sexe, et j’en passe…

Oui enfin bon, si le musicien avait déjà fait ses preuves depuis longtemps, le cinéaste lui n’en est qu’à ses balbutiements et peine souvent à rester debout.
En effet, House Of 1000 Corpses fonce un peu partout sans jamais vraiment savoir où aller, à droite à gauche, devant, derrière, on est un peu perdus en fin de compte.
Rob Zombie a fait un film à son image, une production à son goût, guère plus. Une utilisation de samples à outrance, un univers visuel très marqué et de la musique balancée à tosus les coins de rues, House Of 1000 Corpses , c’est ça, et pas vraiment grand chose de plus en fait.

Tu n'aimes pas les clowns ? La gazette du Platypus, elle, aime les clowns !

Fort bien réalisé, dirigé avec brio, esthétiquement soigné et doté d’un humour très noir, le film aurait pu cartonner si il avait… un scénario ? C’est malheureusement le constat que l’on a en arrivant au générique final : la production n’est qu’un immense patchwork de tous les grands succès du genre. Une famille de dégénérés (The Texas Chainsaw Massacre), des masques de cuir découpés sur le visage des victimes (Leatherface), des jeunes en week-end qui vont rapidement baigner dans leur sang (N’importe quel Slasher moderne, ou moins), une maison diabolique…

Oui, tout ça c’est très déjà vu, et tout ça ce n’est pas des plus divertissant quand on a déjà dégusté par camions entiers les classiques du genre.
Le film est néanmoins sauvé par l’excellente performance des futurs Devil’s Rejects, mention spéciale à Bill Moseley dans le rôle d’Otis qui nous livre un maniaque totalement dingue très convainquant (Et ce n’est rien comparé à la suite), mais gros malus pour la jolie Sheri Moon qui est proprement INSUPPORTABLE du début à la fin. Son personnage est volontairement exagéré, mais c’en est énervant, entendre un Pokémon couiner pendant 1h20, c’est éprouvant. Sid Haig dans son désormais cultissime rôle du Capitaine Spaulding est bien entendu l’une des vedettes du show, une interprétation au poil qui s’avère particulièrement croustillante.

Quant aux dialogues, sortez vos carnets, vous risquez de relever des one-liners en or ici et là à tout moment du film (« It’s all true, the Boogeyman is real, and you found him ! » – Hé quand même, Duke Nukem s’en est récemment servi).

Bill Moseley dans le rôle d'Otis est assurément un drôle de personnage.

En résumé, un film assez bancal qui ne présente que peu d’intérêt pour son scénario ou son originalité, mais qui brille de milles feux pour son univers visuel et la performance des principaux acteurs. Passé le coté esthétique de la chose, tout cela s’avère bien creux et décevant pour le fan d’horreur, assurément. Fort heureusement, Rob Zombie avait de la suite dans les idées et nous gratifiera de l’excellent The Devil’s Rejects quelques années plus tard.

Au final, on s’en sort pas trop mal.