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Hail To The King, Baby !

Ça y est, mon dieu, IL est là.

J’ai enfin pu jouer à
Duke Nukem Forever
. Je suis tellement sur le cul que je vais vous le réécrire, j’ai joué à
DUKE NUKEM FOREVER. Woaw.
Mine de rien, ça fait quand même bizarre à dire comme ça je trouve, on y croit pas trop mais pourtant c’est bien vrai, après 12 ans à se la couler douce, le Duke est de retour, prêt à péter la baraque, botter des culs, boire des mousses et sauver des babes.
Ca sent bon les années 90, les films d’action, les explosions, les répliques cultes, pas de doute sur la marchandise, Duke a vieilli mais ne trahi pas sa légende ni ceux qui ont grandi avec lui.

La Démo de Duke Nukem Forever est donc dispo depuis quelques jours et j’ai bien entendu mis la main dessus. Finie 5 ou 6 fois, voici le verdict et mes impressions face aux nouveaux biceps du grand blond.

 

« Did you think I was gone forever ? »

 

Bon déjà, remettons-nous un peu dans le contexte. 12 ans de rebondissements, d’incertitudes, d’attente pour la suite de ce qui est considéré à juste titre comme l’un des meilleurs FPS jamais réalisé. 3D Realms voulait un bijou insurpassable, un monstre qui ferait figure de référence, pas la peine de vous cacher qu’il n’en sera rien, la faute à trop de bonne volonté sûrement. Le studio y aura laissé sa vie, Gearbox est arrivé en sauveur, et l’histoire voit enfin un dénouement. Au jour actuel, le jeu est terminé, il est passé Gold, et sera disponible publiquement dans deux jours…
Putain, j’en aurais presque la larme à l’oeil, c’est un peu une sorte de légende qui s’éteint, un mythe.
Mais aujourd’hui, il est là, bel et bien là, et plus jamais il ne sera repoussé. La recherche de nouveaux screens ou d’infos croustillantes chaque semaine sur le web va me manquer, moi qui en avait fait un petit rituel depuis un bon moment…
Bon, allez, je vais éviter de transformer cet article en roman de Marc Levy, passons aux choses sérieuses, à savoir la démo !

 

« It’s time to kick ass and chew bubblegum, and i’m all outta gum. »

 

Comme je le disais plus haut, si en 12 ans Duke a probablement épuisé ses réserves de Chewing-Gums, cela n’a en rien altéré son humour. Du peu que l’on a pu voir, la démo s’avérait fidèle au personnage, John St. John, doubleur officiel du blond, est de retour pour la version originale, les blagues n’y vont pas mollo et le capital sympathie du Duke est à son paroxysme. C’est déjà un excellent point pour lui, car Duke Nukem 3D, au-delà du jeu, c’est surtout un héros pour toute une génération de joueurs.
Les références à sa plus célèbre aventure sont donc nombreuses, ses phrases les plus cultes ont été transposées, on retrouve avec plaisir RPG, Shrinker, Shotgun, Chaingun, Pipebomb, Trip Mines… Mais il manque un truc…
Le Mighty Foot ! Quelle déception ! Les attaques au corps-à-corps sont remplacées par des coups de crosse, coups de poings, mais je n’ai pas aperçu une seule botte pointée vers la gueule de mes ennemis hormis pour diverses exécutions…
Voilà, je boude, premier point noir, et pas des moindres.

 

« I’ll rip your head off and shit down your neck. »

 

Pour ce qui est du gameplay, Duke s’est adapté à la génération actuelle et se met donc à courir comme une tantouze sans pouvoir tirer en même-temps, pire même, ses biscottos ne lui permettent désormais plus que de porter deux armes à la fois, et encore plus grave, son diplôme de médecin amateur s’est envolé, notre héros préférant se planquer bêtement derrière un mur pour retrouver son souffle…
Duke, merde, qu’est-ce qu’il t’arrive ? Que t’ont-ils fait ?
Je n’ai pas l’impression d’avoir affaire à un gros sac pour autant, le jeu répondait parfaitement à la moindre de mes sollicitations et l’ergonomie générale était très bonne. Le nouveau système de Pipe-Bomb rapide est excellent, le corps-à-corps plutôt réactif, les sauts bien calibrés et fluides… Le sprint quant à lui est donc calqué sur les FPS actuels, petit point noir pas foncièrement gênant mais qui se doit d’être signalé.
Pour ce qui est de la visée, un simple zoom. On aime ou on aime pas mais moi, voir un viseur dans Duke Nukem m’aurait donné envie de vomir. J’apprécie donc l’aspect arcade de la chose, Duke est un bourrin, pas un couturier, et si il a besoin de faire un Headshot, ce n’est pas à l’aide d’un viseur qu’il y arrivera mais d’un bon chargeur rempli à bloc. Ce système préserve un certain dynamisme dans l’action, je n’irais donc pas m’en plaindre.

 

« Your face, your ass, what’s the difference ? »

 

Je me souviens avec nostalgie avoir été cloué sur place par les graphismes de Duke Nukem Forever en découvrant les premiers screens et vidéos du nouveau moteur, il y a quelques années de ça. C’était dantesque, c’était magique et magnifique, j’en pleure encore dans mon lit en repensant à la claque qu’a été le Trailer de 2007.
Bon, c’est pas tout mais on est en 2011 maintenant, et le moteur n’a pas changé depuis. L’Unreal Engine 2 (fortement modifié) en a encore dans le ventre mais on sent clairement qu’il est poussé à son maximum. Le jeu n’est pas moche, bien au contraire, il est assez joli et le design bien travaillé, les niveaux agréables à visiter, mais certaines textures s’avèrent vraiment dégueulasses si on s’arrête devant, c’est un fait. La 3D est de qualité, les animations sont très bonnes et fluides, c’est un point qui m’avait marqué sur chaque vidéo. Affronter l’Empereur Cycloïde au centre du stade est un plaisir immense tant la mise en scène est soignée et la bébête impressionnante. Le boss est nul et chiant autrement, mais c’est un tutoriel, on pouvait pas non plus trop en demander.
En clair, Duke n’est pas beau, mais il n’est certainement pas moche non plus.
On appréciera donc un jeu fluide, bien optimisé, facile à faire tourner et sans ralentissements notables tout au long de sa partie, tout en restant agréable à contempler.

 

« This is K-T-I-T, K-TIT, playing the breast… Uh… The best tunes in town !« 

 

Au niveau de la bande-son en revanche, c’est carton rouge pour ce qui m’a été proposé. Absolument rien de fantastique, aucun thème notable, aucune personnalité dans les musiques, c’est ce que j’appelle une tracklist interchangeable qui collerait aussi bien à Call Of Duty qu’au nouveau Gears Of War. Le nouveau thème Grabbag botte des culs par contre, et ça c’est cool, ils se sont donnés du mal pour proposer un cover très pro et punchy et je les en remercie. Évidemment, on est loin de la performance de Megadeth mais là non plus, on ne peut pas leur en vouloir, ces derniers ayant publié leur version il y a plus de 10 ans sur l’édition japonaise de Risk.
Dommage pour Duke donc, l’épisode 3D nous avait marqué pour des thèmes cultes comme Stalker, Aliens, Say Your Prayers!, Urban Jungle, Pissed Office Box ou le splendide Departure, l’épisode Forever lui, ironiquement, ne nous laissera probablement pas un souvenir éternel sur le plan musical.

 

« Those alien bastards are gonna pay for shootin’up my ride. »

 

20 à 30 minutes de démonstration, ce n’est certes pas long mais ça permet de déjà se donner un bon avis sur ce que va nous proposer Duke Nukem Forever en terme d’expérience de jeu. Si dans son ensemble, la démo m’a semblée très perfectible sur pas mal de détails, force est de constater que le fun était là, et honnêtement, en 2011, c’est tout ce que j’attends d’un FPS, moi qui ait grandi aux cotés de Quake, Serious Sam, GoldenEye, Timesplitters… et bien entendu Duke Nukem.
Ce ne sera pas le jeu du siècle comme l’aurait voulu ses développeurs originaux, et tous les fans de l’épisode 3D, mais ce sera, je pense, la meilleure suite qu’aura eu le personnage depuis son monumental coup de pompe en 1996.

Optimiste ? Pas tellement, je suis à la fois déçu de ne pas avoir été scotché par ce qui m’a été proposé, mais également très heureux de constater qu’enfin, je vais pouvoir jouer à ce jeu qui me fait saliver depuis tant d’années. Peu importe les éventuels défauts techniques ou imperfections, dans Duke Nukem 3D, le personnage faisait des sauts de 3 mètres de haut, courait à 250km/h, passait à travers certains murs et affrontait des aliens stupides au Q.I. équivalent à celui d’une banane. Aujourd’hui ce même jeu reste toujours l’un des FPS les plus funs à jouer et accessible.

Faut-il une plastique parfaite pour engendrer un classique ? La réponse est non, le fond importe bien plus que la forme, et Gearbox avec son excellent Borderlands, et le futur Duke Nukem Forever, semble l’avoir bien compris.

Je suis confiant.